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Blizzard : des employés rendent publics leurs salaires pour protester contre les disparités

Bobby Kotick, le patron du groupe, empoche plus de 40 millions de dollars par an, mais ses salariés disent avoir de la peine à joindre les deux bouts. [MIKE WINDLE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA VIA AFP].

Des employés de la société américaine d'édition de jeux vidéo Blizzard Entertainment, célèbre pour ses franchises Warcraft, Diablo ou encore Overwatch, ont décidé de s'organiser à leur façon afin de lutter contre les inégalités salariales.

Comme l'explique l'agence de presse financière Bloomberg, les salariés de l'entreprise ont ainsi entrepris de créer un tableur qu'ils ont fait circuler entre eux, vendredi 31 juillet, pour comparer les revenus d'un maximum d'employés. 

Une action de groupe mise en place en réaction à un sondage interne fait en 2019 par la direction de Blizzard Entertainment et qui avait révélé que plus de la moitié d'entre eux étaient mécontents de leurs revenus.

A la lecture de ces résultats, la direction avait promis de mener une enquête interne afin de corriger le tir, avec des promesses d'augmentations à la clé, ce que les salariés ont voulu vérifier.

Pour ce faire, ils ont donc créé une feuille de calcul anonyme au sein de l'entreprise et encouragé chacun à renseigner le montant de son salaire ainsi que les différentes augmentations auxquelles il a eu droit depuis son arrivée.

Ce document, consulté par Bloomberg, contient «des dizaines de lignes de salaires et d’augmentations», et montre qu'aucune hausse de salaire ne dépasse les 10 %.

Concrètement, «c'est significativement moins que ce à quoi s’attendaient les employés après l’enquête interne», précise le média américain.

Des employés qui ont du mal à joindre les deux bouts

Surtout, rapporte encore Bloomberg, beaucoup d'employés de la firme d'Irvine, en Californie, ont du mal à joindre les deux bouts. Si certains producteurs et ingénieurs gagnent largement plus de 100.000 dollars par an, certains sauteraient des repas afin de pouvoir payer leur loyer, quand un couple évoluant au sein de l'entreprise dit même avoir abandonné l'idée d'avoir un jour des enfants à cause de leurs revenus jugés trop faibles. 

Des témoignages désolants qui contrastent avec le salaire mirobolant de Bobby Kotick, le patron du groupe, qui, en moyenne, empoche plus de 40 millions de dollars par an (environ 33 millions d'euros, NDLR), en comptant ses bonus. 

Plus éloquent encore, une fois l'enquête de Bloomberg publiée, de nouveaux témoignages émanant d'anciens employés de Blizzard ont également émergé pour dire qu'ils avaient reçu des augmentations substantielles qu'après avoir quitté l'entreprise pour la concurrence. 

L'entreprise Riot Games, connue notamment pour son jeu League of Legends, est à cet égard souvent citée comme étant beaucoup plus généreuse.

Cette affaire de gros sous vient secouer une industrie du jeu vidéo, qui, ces derniers temps, a beaucoup fait parler d'elle et pas de la meilleure des façons.

Récemment ce sont des accusations de harcèlement sexuel, chez Ubisoft ou encore chez Insomniac Games, qui ont fait couler beaucoup d'encre. 

Des révélations en cascade qui ternissent l'image d'un secteur jusqu'ici réputé serein mais dans le même temps assez secret, vraisemblablement au regard de son chiffre d'affaires faramineux, évalué au niveau mondial et pour la seule année 2018 à plus de 120 milliards de dollars (environ 100 milliards d'euros).

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