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Hiroshima : 75 ans après, le Japon se souvient

Le 6 août 1945, un bombardier américain B-29 larguait la première bombe atomique de l'Histoire sur Hiroshima, réduisant la ville japonaise à néant. [HIROSHIMA PEACE MEMORIAL MUSEUM / AFP].

Alors que le monde a les yeux rivés sur le Liban, endeuillé après une double explosion survenue mardi en plein coeur de la capitale Beyrouth, de l'autre côté du globe, au Japon, les habitants vont ce jeudi commémorer une autre catastrophe survenue celle-ci soixante-quinze ans plus tôt : la tragédie des bombardements des villes d'Hiroshima et de Nagasaki.

Comme chaque année, une grande cérémonie est organisée pour l'occasion au Mémorial de la Paix, situé dans le centre-ville.

Cette construction, connue également comme Dôme de Genbaku, fut le seul bâtiment à rester debout près du lieu où explosa la première bombe atomique, le 6 août 1945.

Ce jour-là, au crépuscule de la Seconde guerre mondiale, un bombardier américain B-29 larguait ainsi la première bombe atomique de l'Histoire sur Hiroshima, rayant cette grande cité de l'ouest du Japon de la carte.

Trois jours plus tard, le même cauchemar se répétait. Cette fois à Nagasaki (sud-ouest du pays). Ce faisant, ce sont plus de 214.000 personnes qui perdirent la vie, littéralement soufflées par ces deux bombes nucléaires, les seules à ce jour à avoir été utilisées en temps de guerre.

En leur souvenir, à 8 h 15, heure exacte de la catastrophe, les cloches des temples d'Hiroshima sonneront, de même que les sirènes, lorsque les participants observeront une minute de silence. 

Une boule de feu d'un kilomètre de diamètre

Avant la terrible onde de choc qui s'en est suivi, la première chose que beaucoup d'habitants de Hiroshima ont remarquée, le matin du 6 août 1945, a été une «intense boule de feu».

«Little Boy», la bombe A larguée par le colonel Paul Tibbets et ses hommes, venait d'exploser à environ 600 mètres d'altitude dans un éclair foudroyant, libérant une puissance équivalente à 15.000 tonnes de TNT. Cinq fois plus que celle qui aurait été enregistrée à Beyrouth mardi dernier.

«Fat Man», la bombe larguée sur Nagasaki, avait, elle, une force encore plus destructrice encore, estimée à 21.000 tonnes de TNT. 

Outre les morts, on dénombrera des milliers de blessés et de brûlés, dans un rayon d'environ dix kilomètres autour de l'épicentre, sans oublier les irradiés dont beaucoup périrent au cours des semaines suivantes.

Deux villes pulvérisées. Des familles sur plusieurs générations traumatisées. Des pluies empoisonnées contaminant les eaux de la ville. Le 15 août, l'empereur Hirohito n'a pas d'autre choix que d'annoncer la reddition de l'empire.

Une arme fatale toujours d'actualité

Près de huit décennies après Hiroshima, la bombe atomique est loin d'avoir disparu et demeure l'arme absolue de régimes parfois autoritaires et menaçants pour la planète entière, ceci dans un monde de plus en plus fracturé et multipolaire.

Au traditionnel club des cinq Etats nucléaires membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, sont venus s'ajouter Israël, l'Inde et le Pakistan, qui, en dépit d'être des démocraties peu ou prou abouties, se situent dans des environnements instables et conflictuels. Sans parler des craintes autour du régime totalitaire et imprévisible de la Corée du Nord et de celles concernant l'accord sur le nucléaire iranien, ravivées après le retrait unilatéral du président américain Donald Trump.

En 2016, son prédécesseur, Barack Obama, avait été le premier président américain en exercice à visiter Hiroshima. Il avait alors plaidé pour un monde débarrassé de ses armes nucléaires, sans toutefois s'excuser au nom des Etats-Unis pour l'apocalypse japonaise mise en oeuvre en août 1945.

L'année dernière, c'est le pape François qui s'était rendu sur place pour redire «non» à l'arme atomique.

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