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Explosion à Beyrouth : le port est-il contrôlé par le Hezbollah ?

Le port de Beyrouth deux jours après les deux explosions.[Patrick BAZ / AFP]

Le port de Beyrouth, où se sont produites les deux explosions ayant dévasté plusieurs quartiers mardi dernier, est le centre névralgique de la capitale libanaise. L'endroit pourrait être chapeauté par le Hezbollah, qui s'en servirait comme base pour stocker ses armes.

Le mouvement chiite libanais proche de l'Iran et classé comme organisation terroriste par Israël et les États-Unis, entre autres, est notamment pointé du doigt par Bahaa Hariri.

Sur le devant de la scène politique libanaise depuis peu, le fils de Rafiq et le frère de Saad, tous deux ex-Premiers ministres, a déclaré mercredi soir que tout le monde dans la ville savait que le Hezbollah contrôlait le port de Beyrouth. Pour Bahaa Hariri il est donc inconcevable que les autorités ne sachent pas que les plus de 2.700 tonnes de nitrate d'ammonium mortel ayant entraîné deux explosions tuant au moins 137 morts et faisant 5.000 blessés aient été stockées à cet endroit-là.

«Rien n'entre et sort du port sans qu'ils le sachent»

«La question que nous devons nous poser est de savoir comment se fait-il que pendant six ans, ce matériau combustible a pu rester au milieu de cette ville de deux millions d'habitants ?», s'est questionné l'homme de 54 ans alors que le gouvernement de son pays est pointé pour son incompétence, gangrené par une corruption enracinée. «Il est clair que le Hezbollah est responsable du port et de l'entrepôt où le nitrate d'ammonium était stocké. Rien n'entre et sort du port et de l'aéroport sans qu'ils le sachent. Leur décision de le placer là-bas a été un désastre total. Maintenant nous avons un centre-ville détruit.»

Un article du Jerusalem Post corrobore ces propos. Sans citer de source à proprement parler, le média israélien détaille que « [Le Hezbollah] dispose d’un terminal spécial au port de Beyrouth, où il décharge régulièrement des armes envoyées au Liban par l’Iran. Les containers où se trouvent ces armes sont déchargés par des membres du Hebzollah et ne font pas l’objet des inspections douanières habituelles. Les armes sont ensuite stockées pendant un certain temps au port avant d’être envoyées aux bases et aux centres de stockage du Hezbollah à travers le pays.»

Benjamin Netanyahou avait déjà Lancé l'alerte en 2018

En septembre 2018, déjà, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou, en pleine Assemblée générale des Nations unies, alertait sur la dangerosité de la présence du parti politique paramilitaire sur le port de la capitale libanaise, cœur de l'activité économique du pays.

«Au Liban, l’Iran a ordonné au Hezbollah de construire des sites secrets pour transformer des projectiles inadaptés en missiles guidés, des missiles qui peuvent frapper en profondeur Israël avec une précision de 10 mètres. Le Hezbollah utilise les innocents habitants de Beyrouth comme boucliers humains», confiait Netanyahou.

De son côté, le Hezbollah a affirmé mardi soir que cette «tragédie» appelait à la solidarité et l'unité de l'ensemble des Libanais. «Cette douloureuse tragédie et ses dommages sans précédents, ainsi que ses répercussions humanitaire, sanitaire, sociales et économiques exigent de l'ensemble des Libanais, des forces politiques et des acteurs du pays solidarité et unité et de travailler ensemble pour surmonter cette épreuve difficile et affronter les difficultés et les défis», rapporte un communiqué publié par l'organisation chiite.

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