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Qui est Svetlana Tsikhanovskaïa, l'opposante exilée qui défie le pouvoir en Biélorussie ?

Svetlana Tsikhanovskaïa aurait récolté seulement 9,9% des suffrages selon les résultats officiels. Svetlana Tsikhanovskaïa aurait récolté seulement 9,9% des suffrages selon les résultats officiels.[Sergei GAPON / AFP]

Svetlana Tsikhanovskaïa, 37 ans, a tenté de faire chuter Alexandre Loukachenko, 65 ans, président de la République de Biélorussie depuis 1994, lors du scrutin présidentiel du 9 août.

Les résultats officiels lui ont donné à peine 10% des voix, un pécule qui font dire à de nombreux observateurs internationaux que le scrutin a été truqué. Un sentiment partagé par des milliers de Biélorusses qui se sont rassemblés dans la rue pour s'insurger de l'issue du vote. Elle aussi a refusé, dans un premier temps, d'accepter sa défaite. Depuis dimanche, 6.000 personnes ont été arrêtées.

Le programme de celle qui est désormais considérée comme principale opposante à Loukachenko se déclinait en peu de mots : vaincre l'autocrate et organiser dans la foulée des élections démocratiques. Avant que sa vie prenne cette tournure romanesque, Svetlana Tsikhanovskaïa était mère au foyer (deux enfants de 4 et 7 ans) et «femme de». Femme de Sergueï Tikhanovski, blogueur influent, opposant au régime et jeté en prison avant le scrutin. Celle qui estimait «ne jamais avoir eu d'ambitions politiques», a alors pris le relais, se portant candidate : «Maintenant, je me réveille le matin la peur au ventre», avouait-elle à Libération, le 2 août.

C'est en Lituanie qu'elle se réveille depuis le 11 août. Le pays lui a accordé un visa d'un an, après sa fuite forcée encore mal expliquée, sans doute pour éviter la répression physique d'un pouvoir qui ne veut pas le partager. Deux vidéos la montrent en vie, la dernière en date, mal cadrée, la filme en train de lire scolairement un texte défaitiste : «Je vous remercie d’avoir participé à l’élection présidentielle. Le peuple biélorusse a fait son choix. (...) Biélorusses, je vous exhorte à être prudents et à respecter la loi. Je ne veux pas de sang et de violence. Je vous demande de ne pas affronter la police, de ne pas sortir dans les rues pour ne pas vous mettre en danger».

Quelques jours plus tôt Svetlana Tsikhanovskaïa était éclairée du flash des photographes, nombreux, et des journalistes, bavards, qui l'interrogaient sur le chemin de l'urne lors du scrutin présidentiel. Visiblement peu habituée à l'exercice, l'opposante numéro 1, interrogée sur la possible répression qui pourrait lui tomber dessus, répondait alors : «je n'ai aucune raison d'être arrêtée». 

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