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Coup d'Etat au Mali : le président Keïta a annoncé sa démission

Après son arrestation par des soldats en fin d'après-midi mardi, le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a annoncé à la télévision nationale sa démission sous la contrainte.

«Je ne souhaite qu'aucun sang ne soit versé par mon maintien aux affaires», a-t-il souligné d'une voix grave lors de son intervention. «C'est pourquoi je voudrais en ce moment précis, tout en remerciant le peuple malien de son accompagnement au long de ces longues années et la chaleur de son affection, vous dire ma décision de quitter mes fonctions, toutes mes fonctions, à partir de ce moment. Et avec toutes les conséquences de droit : la dissolution de l'assemblée nationale et celle du gouvernement». 

Les militaires au pouvoir évoquent des élections

De leur côté, les militaires qui ont pris le pouvoir ont assuré vouloir mettre en place une «transition politique civile», assurant que des élections générales seront organisées dans un «délai raisonnable» et que les accords internationaux seront respectés.  «Nous, forces patriotiques regroupées au sein du Comité national pour le salut du peuple (CNSP), avons décidé de prendre nos responsabilités devant le peuple et devant l'histoire», a ajouté le porte-parole des soldats, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d'état-major adjoint de l'armée de l'air. 

En fin d'après-midi, le président Keïta et son Premier ministre Boubou Cissé avaient été arrêtés par des militaires et conduits dans un camp militaire. Quelques heures auparavant, une mutinerie avait éclaté dans la garnison militaire de Kati, près de Bamako. 

Dans Bamako, les mutins ont été acclamés par des manifestants rassemblés pour réclamer le départ du chef de l'Etat aux abord de la place de l'Indépendance, épicentre de la contestation qui ébranle le Mali depuis plusieurs mois. 

L'organisation internationale dénonce vivement ce putsch, notamment l'Union africaine, l'ONU, l'Union européenne et la France, dont 5.100 militaires sont déployés au Sahel. La Cédéao, l'organisation régionale de l'Afrique de l'Ouest a pris des mesures d'urgence pour isoler le Mali. 

Ce coup d'Etat intervient alors que le Mali est confronté à une grave crise socio-politique depuis plusieurs mois. 

Une coalition hétéroclite d'opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile multipliaient les manifestations pour réclamer le départ d'Ibrahim Boubacar Keïta. 

Le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces patriotiques du Mali (M5-RFP), qui mène la contestation, avait refusé jeudi dernier une rencontre avec le président Keïta, fixant notamment comme préalable la fin de la «répression» contre ses militants. Le week-end du 10 juillet, une manifestation à l'appel du Mouvement du 5 juin avait dégénéré en trois jours de troubles meurtriers.

C'est du camp de Kati, le 21 mars 2012, alors que les rebelles touareg avaient lancé une offensive majeure dans le nord du Mali et que les jihadistes affluaient en provenance des pays voisins, que des soldats s'étaient mutinés contre l'inaptitude du gouvernement à faire face à la situation. Ils avaient chassé le président Amadou Toumani Touré.

Ce précédent coup d'Etat avait précipité la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, qui ont occupé cette région pendant neuf mois avant d'en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013 et toujours en cours.

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