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Donald Trump se moque des gestes barrières lors d'un meeting en intérieur

Le meeting d'Henderson, dans le Nevada, a provoqué la colère des autorités locales. [ETHAN MILLER / GETTY IMAGES VIA AFP].

Censé montrer l'exemple en tant que chef d'Etat, le président américain Donald Trump a indigné dimanche les autorités du Nevada (Ouest des Etats-Unis), après avoir organisé dans la ville d'Henderson, un meeting de campagne en intérieur, toutes portes fermées, au mépris des règles sanitaires mises en place pour combattre le coronavirus.

Engagé dans la course à sa réélection dans le cadre de l'élection présidentielle du 3 novembre prochain, la présence du dirigeant républicain dans cet Etat démocrate n'était évidemment pas le fruit du hasard, le Nevada étant présenté comme un swing state, c'est-à-dire un Etat pivot, où les électeurs sont réputés indécis et peuvent changer de camp, d'un scrutin à l'autre.

Reste que la chasse aux voix pourrait dans les tous prochains jours se transformer en dépistage massif au coronavirus et en recherche de cas contacts, tant les participants à la réunion publique ne semblaient pas vraiment respecter la distanciation physique, lorsque d'autres ne portaient pas bien - voire pas du tout - de masque, comme en attestent les photos publiées par Donald Trump lui-même sur Twitter. Tout autant de gestes barrières pourtant seuls à même de contenir l'épidémie. 

C'est néanmoins dans ces conditions pour le moins aléatoires, et au moment même où le coronavirus a déjà tué près de 195.000 Américains à travers tous les Etats-Unis, que le chef de la première puissance mondiale ne s'est pas privé de s'auto-féliciter pour sa gestion de la pandémie.

«Nous avons fait un travail incroyable, et pourtant nous n'obtenons aucune gratitude pour tout ce que nous avons fait», n'a ainsi pas hésité à affirmer Donald Trump, face à une foule visiblement conquise, ajoutant également que son leadership a «sauvé des millions de vies».

Le gouvernement du Nevada ulcéré

Des affirmations qui ont immédiatement suscité l'ire de Steve Sisolak, le gouverneur démocrate du Nevada, qui, sur Twitter, a écrit que «le président américain mène des actions irréfléchies et égoïstes, mettant d'innombrables vies en danger».

Il faut dire que dans leur bataille contre le Covid-19, les autorités locales avaient pris la décision d'interdire les événements rassemblant plus de 50 personnes, une jauge vraisemblablement et allègrement dépassée au regard des images du meeting qui ont été diffusées.

Pour Steve Sisolak, «il semblerait que le président Trump ait oublié que son pays est encore en plein milieu d'une pandémie mondiale», ce à quoi l'intéressé a répondu que l'élu démocrate n'était qu'un «amateur en politique» et qu'il fallait au contraire «ouvrir l'Etat», soit desserrer, voire supprimer, les restrictions mises en place pour contenir l'épidémie.

Toujours est-il que le meeting d'Henderson n'est pas sans en rappeler un autre, celui de Tulsa, en Oklahoma. Organisée en juin dernier, cette première réunion de campagne en salle, avait été soupçonnée d'être à l'origine d'un pic de cas de Covid-19, alors même que six des organisateurs du meeting avaient été testés positifs au SARS-CoV-2.

Reste à savoir à présent si le schéma va se répéter à Henderson dans les prochains jours et si, au niveau politique, cela pourrait être préjudiciable à Donald Trump dans les urnes.

A moins de soixante jours maintenant d'une élection présidentielle qui s'annonce capitale, les sondages orientent vers une victoire du candidat démocrate Joe Biden crédité très confortablement de 74 % des voix. Mais dans une année plus qu'incertaine, du fait de la volonté d'un virus dont il y a seulement six mois on ne savait presque rien, rien ne dit que les lignes puissent encore bouger.

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