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Etats-Unis : les proches de Breonna Taylor appellent à transformer la colère en vote

L'avocat Ben Crump lors d'une conférence de presse à Louisville, dans le Kentucky, le 25 septembre 2020 [Jeff Dean / AFP] L'avocat Ben Crump lors d'une conférence de presse à Louisville, dans le Kentucky, le 25 septembre 2020 [Jeff Dean / AFP]

«Transformer les manifestations en action». L’avocat de la famille de Breonna Taylor, jeune femme noire tuée par la police à Louisville, a exhorté vendredi les manifestants antiracistes américains à exprimer leur colère dans les urnes le 3 novembre.

Depuis cette ville devenue le nouvel épicentre du mouvement historique contre les brutalités policières, Ben Crump, connu pour représenter aussi les proches de George Floyd ou Jacob Blake, a appelé à une «transformation du leadership» aux Etats-Unis.

A 39 jours de l’élection présidentielle, la ville du Kentucky est secouée par une forte contestation. Les manifestants dénoncent l’absence de poursuites pour homicide à l’encontre des policiers qui ont tué Breonna Taylor chez elle le 13 mars.

«Cela sera toujours 'eux contre nous'», a dénoncé très émue la mère de Breonna Taylor, Tamika Palmer, dans des propos lus par sa sœur. Cette conférence de presse était organisée par les avocats de la famille de Breonna Taylor et diffusée en direct sur des chaînes d'information du pays.

Lançant plusieurs invectives à l’encontre de Donald Trump, en lice pour sa réélection, les soutiens de la jeune travailleuse hospitalière ont annoncé une journée nationale pour «transformer les manifestations en actions politiques», le 14 octobre.

Le président américain qui se pose en défenseur de «la loi et l'ordre» dénonce régulièrement les «pilleurs» et «anarchistes» du mouvement antiraciste.

Son adversaire dans les urnes, le démocrate Joe Biden, a dit de son côté «comprendre la frustration» des manifestants, tout en appelant au calme.

Juniyah Palmer, la soeur de Breonna Taylor, libère des papillons vers le ciel à Louisville, dans le Kentucky, le 25 septembre 2020  [Jeff Dean / AFP]
Juniyah Palmer, la soeur de Breonna Taylor, libère des papillons vers le ciel à Louisville, dans le Kentucky, le 25 septembre 2020

Réunis devant une imposant portrait de la jeune Afro-Américaine, lâchant vers le ciel quelques papillons en sa mémoire, les proches de Breonna Taylor ont appelé à une nouvelle soirée de manifestations à Louisville.

«Vous ne pouvez pas arrêter la révolution !», a assuré le père de Jacob Blake, jeune noir paralysé par des tirs policiers dans le Wisconsin, venu apporter son soutien.

Armés pour «se protéger»

Les résidents de cette ville, qui a vu grandir la légende de la boxe et militant des droits civiques Muhammad Ali, disent subir depuis trop longtemps les abus ou le racisme des forces de l'ordre.

L'affaire Breonna Taylor [ / AFP]
L'affaire Breonna Taylor

L'un d’entre eux, Marc Wilson, 49 ans, assure être convaincu que la police aux États-Unis est fondamentalement «raciste».

L’homme noir en fauteuil roulant dit à l’AFP porter en permanence plusieurs armes sur lui, persuadé que, faute d'une réelle confiance dans les forces de l’ordre, «les citoyens vont devoir se protéger par eux-mêmes».

Depuis plusieurs jours, Louisville à des allures de ville fantôme.

Seule une poignée de commerces, tous barricadés derrière d’énormes planches de bois, sont ouverts.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, les manifestants avaient, pour la deuxième nuit d’affilée, défié le couvre-feu en vigueur dans cette ville de 600.000 habitants jusqu’à la fin du week-end.

Contraste apparent avec le rassemblement de la mercredi lors duquel deux policiers ont été blessés par balle, le noyau dur de la contestation, cette fois pacifique, s'est rué une fois le couvre-feu en vigueur dans une église, où des religieux ont dit épouser la même cause.

Tamika Palmer (C), la mère de Breonna Taylor, à Louisville, dans le Kentucky, le 25 septembre 2020 [Jeff Dean / AFP]
Tamika Palmer (C), la mère de Breonna Taylor, à Louisville, dans le Kentucky, le 25 septembre 2020

La police a malgré tout annoncé avoir procédé à une vingtaine d’arrestations.

Shameka Parrish-Wright, 43 ans a passé la nuit en détention.

Cette mère de six enfants qui dit manifester «pour la famille» de Breonna Taylor veut s'assurer que la police ne soit pas à la fois «le juge, le jury et le bourreau».

La travailleuse hospitalière de 26 ans est décédée le 13 mars, quand trois agents ont fait irruption chez elle en enfonçant sa porte en pleine nuit. Armé, le compagnon de la victime avait ouvert le feu contre les agents, croyant à une intrusion criminelle.

Un seul membre du trio policier a finalement été poursuivi, pour mise en danger de la vie d'autrui, en raison de ses tirs qui ont traversé un appartement voisin. Aucun chef d'inculpation n'a été retenu contre ses deux collègues, dont les tirs ont tué la jeune femme.

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