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Karabakh : Tout savoir sur la région, zone de conflit armé entre l'Azerbaidjan et l'Arménie

Des combats meurtriers ont éclaté dimanche entre l'armée azerbaïdjanaise et les séparatistes, soutenus par l Arménie. [Handout / Armenian Defence Ministry / AFP]

La région du Nagorny Karabakh, une enclave sécessionniste d'Azerbaïdjan soutenue par l'Arménie, s’embrase avec des combats meurtriers qui ont éclaté dimanche entre l'armée azerbaïdjanaise et les séparatistes.

L’Artsakh -anciennement Haut-Karabagh-, disputé par l'Arménie et l'Azerbaïdjan lors de la guerre civile ayant suivi la révolution bolchévique de 1917, a été le théâtre d'une guerre ayant fait plus de 30.000 morts au début des années 1990. Sa capitale revendiquée est Stepanakert.

Une région disputée

Majoritairement peuplé d'Arméniens, ce territoire est rattaché en 1921 par Staline à la République socialiste soviétique d'Azerbaïdjan avec, à partir de 1923, un statut d'autonomie.

En février 1988, des violences interethniques éclatent alors que l'Arménie et l'Azerbaïdjan sont encore dans l'URSS. Le 10 décembre 1991, le Nagorny Karabakh proclame son indépendance de Bakou avec le soutien d'Erevan, sur fond de dislocation de l'Union soviétique.

Le conflit s'envenime

Après l'éclatement de l'URSS, l'armée soviétique quitte la région, laissant ses armes derrière elle et conduisant à une escalade du conflit marqué par deux grandes offensives des forces arméniennes en 1992 et 1993.

Le 17 mai 1994, un cessez-le-feu négocié par Moscou entre en vigueur. Les Arméniens contrôlent alors environ un cinquième du territoire de l'Azerbaïdjan, dont le Nagorny Karabakh. La guerre a fait près de 30.000 morts et déplacé des millions de personnes qui ont fui les combats.

Le «Groupe de Minsk»

En 1994, l'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe (OSCE) créé le «Groupe de Minsk», chargé de promouvoir un règlement et constitué des Etats-Unis, de la France et de la Russie.

Malgré cette médiation et plusieurs cycles de pourparlers, aucune solution ne se matérialise, Bakou et Erevan ne parvenant pas à se mettre d'accord sur le statut de ce territoire que la communauté internationale considère toujours comme azerbaïdjanais. A ce jour, aucun traité de paix n'a été conclu.

En novembre 2008, l'Arménie et l'Azerbaïdjan signent une déclaration appelant à un «règlement pacifique» du conflit, mais les accrochages se poursuivent.

Le 12 novembre 2014, les forces azerbaïdjanaises abattent un hélicoptère militaire arménien au Nagorny Karabakh, provoquant la mort des trois membres de son équipage, selon les médias arméniens. Les incidents se multiplient, les deux camps s'accusent d'y déclencher des attaques.

Les hostilités d'avril 2016

En décembre 2015, le président arménien de l'époque Serge Sarkissian et son homologue azerbaïdjanais Ilham Aliev se rencontrent sans parvenir à un compromis. Les médiateurs de l'OSCE dénoncent une situation «insoutenable» sur le terrain.

Début avril 2016, d'intenses combats opposent forces azerbaïdjanaises et arméniennes, laissant craindre une guerre ouverte. Ces affrontements, les pires depuis 1994, se soldent par la mort d'au moins 110 personnes, civils et militaires des deux côtés.

Un cessez-le-feu négocié par la Russie met fin aux combats mais les tirs et les affrontements meurtriers sur la ligne de front restent fréquents.

Le 12 juillet 2020, des combats éclatent à la frontière nord entre les deux pays, loin du Nagorny Karabakh, peu après la menace du président azerbaïdjanais de quitter les pourparlers de paix, jugeant que Bakou avait le droit de chercher «une solution militaire au conflit». La Russie se dit prête à servir de médiateur.

Les affrontements baissent en intensité à partir du 17 juillet, mais des heurts sont signalés quotidiennement. Selon les bilans officiels, 19 personnes sont tuées en juillet, 12 militaires et un civil azerbaïdjanais ainsi que six soldats arméniens.

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