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Le directeur du mémorial d'Auschwitz propose d'être incarcéré à la place d'un adolescent nigérian

Piotr Cywinski a proposé d'être emprisonné un mois, comme 119 autres personnes, pour honorer la peine de l'adolescent. [BARTOSZ SIEDLIK / AFP].

Le cas du jeune Omar Farouq est loin d'avoir laissé insensible Piotr Cywinski. Dans une lettre adressée vendredi 25 septembre au président du Nigeria, le directeur du mémorial et musée d'Auschwitz-Birkenau, en Pologne, a demandé à être incarcéré à la place de cet adolescent nigérian, condamné pour blasphème.

Omar Farouq, 13 ans, avait été condamné le mois dernier par un tribunal islamique de l'Etat de Kano, dans le nord du Nigeria, à 120 mois de prison pour avoir tenu des propos jugés sacrilèges, émis lors d'une conversation pourtant privée qu'il avait eue avec l'un de ses amis.

Et bien que n'étant pas liée à la Shoah, l'affaire, qui connaît un certain retentissement international, a aujourd'hui trouvé un écho manifeste auprès de Piotr Cywinski, donnant lieu à une prise de position très inhabituelle de sa part.

«En tant que directeur d'un musée d'Etat polonais construit sur le site d'un ancien camp nazi où des enfants ont été emprisonnés et assassinés, je ne peux pas rester indifférent à cette condamnation honteuse», a ainsi écrit l'historien et ancien président du Club des intellectuels catholiques polonais, qui dirige le musée d'Etat d'Auschwitz depuis 2006. 

Dans sa lettre à Muhammadu Buhari, l'homme fort du Nigeria à la tête du pays depuis 1983, Piotr Cywinski demande ainsi solennellement à ce que l'adolescent soit gracié, au motif qu'il ne peut être incriminé pour ses paroles compte tenu de son âge. 

120 adultes, dont Cywinski, pour respecter la sentence

«S'il s'avère toutefois que les mots de cet enfant nécessitent absolument 120 mois d'emprisonnement, et si vous n'êtes pas en mesure de changer cela, je suggère que 120 adultes volontaires du monde entier - dont moi - purgent chacun un mois d'emprisonnement dans un établissement carcéral nigerian», a proposé Piotr Cywinski.

«Au total, le prix de la transgression de l’enfant sera le même et nous éviterons le pire», a-t-il ajouté. Dans le cas où sa requête serait acceptée, Piotr Cywinski s'est par ailleurs engagé à financer «l'éducation appropriée» de l'adolescent, a-t-il écrit au président Muhammadu Buhari.

Des propositions empreintes d'humanisme qui, lundi 28 septembre, n'avaient toutefois suscité aucune réponse officielle des autorités nigerianes.

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