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Hong-Kong : un leader des militants prodémocratie pour la première fois accusé de sécession

Tony Chung, 19 ans, encourt une peine allant de 10 ans de détention à la réclusion à perpétuité. [ISAAC LAWRENCE / AFP]

Il est la première personnalité politique connue à être poursuivie en vertu de la nouvelle loi sur la sécurité nationale, imposée par Pékin à Hong-Kong. Jeudi 29 octobre, Tony Chung, militant prodémocratie de 19 ans, a été accusé de «blanchiment d'argent», de «conspiration en vue de publier des contenus séditieux» mais aussi, et surtout, de «sécession».

Tony Chung est connu comme l'une des figures du groupe Student Localism, qui prône l'indépendance d'Hong-Kong, territoire semi-autonome, par rapport à la Chine continentale. Il avait déjà été arrêté en juillet, pour des soupçons d'incitation à la sécession à travers ses publications sur les réseaux sociaux.

Student Localism a été dissous au mois de juin, peu de temps avant l'entrée en vigueur de la loi sur la sécurité nationale. Ce texte controversé a été mis en place en réaction à la large mobilisation prodémocratie observée à Hong-Kong en 2019 et 2020. A l'origine de ce mouvement de contestation : un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine. Ce dernier a été enterré par la suite mais cela n'a pas satisfait les manifestants qui ont continué à demander des réformes démocratiques.

Avec la loi sur la sécurité nationale, les autorités peuvent maintenant punir quatre nouvelles infractions : la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec des forces extérieures. Exprimer des opinions politiques indépendantistes ou demander davantage d'autonomie pour Hong-Kong est donc désormais illégal.

Student Localism dispose néanmoins d'antennes à l'international, au sein desquelles des militants restent mobilisés. Sur Twitter, ils expliquent que Tony Chung a été arrêté par des policiers en civil, dans un café en face du consulat américain à Hong-Kong.

Dans un communiqué, les membres d'une autre organisation, Friends of Hong Kong, ont affirmé que le jeune homme se trouvait là car ils tentaient d'organiser son entrée au consulat afin qu'il puisse demander l'asile. L'information n'a pas pu être vérifiée auprès de Tony Chung.

Après son interpellation, le jeune homme est resté en garde à vue jusqu'à être présenté devant le tribunal, ce jeudi matin. Sa demande de remise en liberté sous caution a été rejetée et il a été placé en détention dans l'attente de sa prochaine comparution en justice, le 7 janvier. En cas de condamnation, il encourt une peine allant de 10 ans de détention à la réclusion à perpétuité.

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