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Le Brésil suspend ses essais d’un vaccin chinois après un «grave incident»

Le vaccin chinois Coronavac est en cours de test au Brésil. Le vaccin chinois Coronavac est en cours de test au Brésil. [SILVIO AVILA / AFP]

Les autorités sanitaires du Brésil ont annoncé ce lundi avoir suspendu les essais cliniques du vaccin chinois Coronavac, après un «grave incident» avec l’un des volontaires.

Les détails de cet «incident» n’ont pas été rapportés par l’Agence nationale de vigilance sanitaire (Anvisa), mais selon les informations de la presse locale, notamment du journal Folha de São Paulo, un volontaire de 33 ans, sur qui les essais cliniques du vaccin étaient en cours, serait mort le 29 octobre dernier.

La décision d'interrompre les essais a surpris l’Institut Butantan, l'organisme public de recherches biomédicales qui va produire le Coronavac. Son directeur, Dimas Covas, a affirmé à la chaine de télévision Cultura : «Nous sommes un peu surpris par la décision d’Anvisa, car il s’agit d’un décès sans rapport avec le vaccin.» Il rappelle que dans ce type d’étude, tous les incidents sur les volontaires, qu’ils soient liés ou non au vaccin en question, comme des accidents de la route, doivent être signalés.

Le laboratoire chinois Sinovac Biotech, qui a mis au point ce vaccin, s’est dit «confiant» à propos de son produit, et soutient lui aussi que l’incident en question n’a pas de rapport avec le vaccin.

Un vaccin au coeur d'une guerre politique

Jair Bolsonaro, le président du Brésil, s’est dès le début farouchement opposé au Coronavac. «Le peuple brésilien ne sera le cobaye de personne», avait-il déclaré en octobre dernier sur les réseaux sociaux, se refusant de dépendre d'un laboratoire chinois. Ses déclarations faisaient suite à l’annonce du Ministère de la Santé de la conclusion d’un accord pour acheter 46 millions de doses du vaccin. Le ministère s'est ensuite ravisé. 

Joao Doria, le gouverneur de l’État du São Paulo, le plus touché par le coronavirus, mais aussi le principal adversaire politique de Jair Bolsonaro, continue quant à lui de soutenir les essais cliniques de ce vaccin. Il souhaite même le rendre obligatoire quand il sera opérationnel, ce que refuse catégoriquement le président.

«Tout vaccin, avant d'être disponible pour la population, devra (voir son efficacité) prouvée scientifiquement par le ministère de la Santé et certifiée par l’Anvisa», a déclaré le président, qui n’avait pourtant pas attendu les confirmations scientifiques pour promouvoir l’hydroxychloroquine.

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