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Google licencie la chercheuse noire Timnit Gebru et crée la polémique

Le licenciement de Timnit Gebru intervient alors que Google a été sommé par une agence fédérale américaine de répondre à des accusations de surveillance à l'encontre de ses employés militants. [NOAM GALAI / GETTY IMAGES NORTH AMERICA VIA AFP].

La chercheuse américaine d'origine éthiopienne Timnit Gebru s'est vu récemment signifier son licenciement par Google en raison de propos qui seraient «en contradiction avec ce qu'on attend d'un manager». Le licenciement de la scientifique, connue pour travailler sur les questions d'éthique liées à l'intelligence artificielle, a provoqué une vague d'indignations.

Plus de 1.200 employés de Google et plus de 1.500 universitaires et membres de la société civile ont demandé, vendredi 4 décembre, des explications à l'entreprise mondialement connue pour son moteur de recherche.

Un article en cause

Timnit Gebru, cofondatrice du groupe «Black in AI» dont l'objectif est d'accroître la présence de personnes noires dans le domaine de l'intelligence artificielle, a expliqué que Google lui avait reproché certains «aspects» d'un courriel envoyé dans un groupe interne, lesquels seraient «en contradiction avec ce qu'on attend d'un manager chez Google».

D'après la National Public Radio (NPR), la radio publique américaine, la scientifique avait aussi confié à ce groupe avoir reçu l'ordre de rétracter un article scientifique sur l'éventuelle utilisation d'une intelligence artificielle pour imiter des propos haineux ou biaisés.

Jeff Dean, chef du département intelligence artificielle de Google, a confirmé cette demande de rétractation et l'a justifiée dans un courriel rendu public, dans lequel il explique que l'article n'avait pas atteint les niveaux d'exigence en vue d'une publication.

Le site américain The Verge, spécialisé dans l'actualité de la tech, indique toutefois que selon Emily Bender, professeur de linguistique informatique à l'Université de Washington, l'article et les recherches de Timnit Gebru étaient au contraire tout-à-fait pertinents, dans la mesure où ils avaient été faits par six chercheurs au total, et qu'ils constituaient «le genre de travail qu'aucun individu ne pouvait réaliser», appuyés par 128 références différentes.

Une pétition de soutien, mise en ligne jeudi 3 décembre, a en outre réuni plus de 2.700 signataires, pour demander à Google un engagement «sans équivoque» à respecter l'intégrité scientifique et la liberté académique.

Contacté par l'Agence France-Presse sur cette pétition et cette affaire, Google n'avait pas apporté d'informations complémentaires en fin de semaine dernière.

Google accusé de surveiller ses employés militants

Timnit Gebru a notamment étudié la propension des technologies de reconnaissance faciale à faire des erreurs d'identification de personnes de couleur.

Son licenciement intervient alors que Google a été sommé mercredi par une agence fédérale américaine de répondre à des accusations de surveillance à l'encontre de ses employés militants.

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