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CoronaVac : tout savoir sur le vaccin chinois

Le CoronaVac est efficace à 50,38 % selon les résultats d'essais cliniques réalisés au Brésil. Le CoronaVac est efficace à 50,38 % selon les résultats d'essais cliniques réalisés au Brésil. [STR / AFP]

A côté de ses concurrents Pfizer, Moderna ou encore AstraZeneca, le CoronaVac est en train de se faire une place sur le marché des vaccins contre le coronavirus. Développé par le groupe chinois Sinovac, il est déjà utilisé en Indonésie et en Chine, et devrait prochainement être injecté à la population brésilienne et turque.

Moins efficace que ses concurrents

Face aux taux d'efficacité impressionnants de ses concurrents (95 % pour Pfizer/BioNTech, 94,1 % pour Moderna notamment), le vaccin CoronaVac fait pâle figure. Il a en effet démontré une efficacité de seulement 50,38 % contre le Covid-19 lors d'essais cliniques réalisés au Brésil, a annoncé mardi l'Institut Butantan chargé de sa production dans le pays. Un résultat malgré tout supérieur au seuil de 50 % exigé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais l'institut brésilien a précisé que le vaccin empêchait tout de même 78 % des personnes vaccinées ayant néanmoins contracté le virus d'avoir besoin d'être hospitalisés et 100 % d'entre elles de développer des formes graves de la maladie. En Indonésie, le taux d'efficacité globale du vaccin a atteint 65,3 % à l'issue des tests cliniques de phase 3 réalisés dans le pays. Ces résultats parcellaires, ainsi que l'absence d'études publiées par le fabricant chinois Sinovac, suscitent des critiques sur le manque de transparence.

utilisé en Indonésie et en Chine, bientôt en Turquie et au Brésil

Pour lancer sa campagne de vaccination anti-Covid ce mercredi, l'Indonésie a choisi le vaccin CoronaVac, après que celui-ci a reçu le feu vert du régulateur indonésien lundi. Le président Joko Widodo a été le premier à se faire inoculer une dose. La semaine dernière, le vaccin de Sinovac a été déclaré «halal», ou conforme au rite musulman, par la plus haute autorité islamique d'Indonésie, facilitant son autorisation dans ce pays d'Asie du Sud-Est, qui compte la plus grande population musulmane au monde.

Il avait précédemment reçu une autorisation d'utilisation d'urgence en Chine et en Bolivie. En Chine, les autorités sanitaires ont indiqué que 9 millions de personnes avaient déjà reçu une dose, sans préciser le nombre de personnes vaccinées avec le CoronaVac. De son côté, la Bolivie n'a pas encore commencé les vaccinations avec le CoronaVac.

Ce mercredi, cela a été au tour de la Turquie d'accorder une autorisation d'utilisation d'urgence au CoronaVac. Les vaccinations vont démarrer jeudi ou vendredi, a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, après que la Turquie a reçu 3 des 50 millions de doses acquises auprès de Sinovac. Au Brésil, où le CoronaVac n'a pas encore été autorisé, les vaccinations devraient démarrer à la fin du mois. Le pays s'est déjà fait livrer 10,8 millions de doses, et a signé un contrat pour l'acquisition de 100 millions de doses.

Décrié par Jair Bolsonaro

Le vaccin de Sinovac sera prochainement injecté aux Brésiliens, malgré les critiques répétées de Jair Bolsonaro à son endroit. «Le peuple brésilien ne sera cobaye de personne», a ainsi déclaré en octobre dernier le président d'extrême droite, très critique de la Chine, après avoir fait annuler une commande de 46 millions de doses du CoronaVac. Le mois suivant, il s'est félicité de la suspension temporaire des essais cliniques du CoronaVac après la mort d'un volontaire. Les tests avaient repris deux jours plus tard, la cause du décès étant un suicide n'ayant aucun lien avec le vaccin.

Si Jair Bolsonaro a autant décrié le vaccin de Sinovac, «un vaccin qui n'intéresse personne», a-t-il notamment déclaré, c'est en raison d'une guéguerre politique. Le CoronaVac est en effet soutenu par le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, Joao Doria, qui pourrait être l'un des adversaires potentiels de Jair Bolsonaro lors de la présidentielle de 2022.

Il se base sur la technique du virus inactivé

Le vaccin CoronaVac utilise une technique classique, celle du virus inactivé, contrairement à Pfizer et Moderna, dont les vaccins sont basés sur la technologie novatrice de l'ARN messager.

Méthode traditionnelle de conception des vaccins depuis Louis Pasteur - les vaccins contre la grippe ou la polio l'utilisent -, elle consiste à injecter dans l'organisme le virus SARS-CoV-2 «tué» (par chaleur, radiations ou exposition à des agents chimiques), de façon à entraîner le système immunitaire à le reconnaître.

Comme le vaccin d'AstraZeneca/Oxford, le CoronaVac peut être conservé dans un réfrigérateur standard, à une température comprise entre 2 et 8°C. Il s'agit de l'un de ses principaux avantages par rapport aux produits de Pfizer/BioNTech et Moderna, qui doivent respectivement être conservés à -70°C et -20°C.

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