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L’euthanasie sur le point d'être légalisée au Portugal ?

Le Portugal pourrait devenir le quatrième pays européen à autoriser l’euthanasie, après les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg. Le Portugal pourrait devenir le quatrième pays européen à autoriser l’euthanasie, après les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg.[FREDERICK FLORIN / AFP]

Vers la fin d'un long marathon législatif ? Le Portugal pourrait devenir très bientôt le quatrième pays européen à autoriser l'euthanasie. Après avoir franchi une première étape au Parlement portugais en février dernier, cette mesure doit être avalisée en commission parlementaire ce mercredi 13 janvier, avant un vote final des députés.

Il y a peu de doutes sur l'issue de ce processus. Cette proposition fait en effet l'objet d'un assez large consensus au sein du Parlement portugais, comme en témoignent les votes sur les cinq propositions de loi sur le sujet organisés en février 2020.

Le texte soumis par le Parti socialiste, la formation au pouvoir, qui détermine «les conditions spéciales pour la pratique de l'euthanasie non punissable», a été approuvé avec 127 voix pour, 86 voix contre et dix abstentions, sur un total de 230 sièges. Des propositions similaires du Bloc de gauche (extrême gauche), du parti animalier PAN, des Verts et d'un député libéral ont également été adoptées, avec des résultats à peine plus serrés.

Ces cinq textes sur la dépénalisation de l'euthanasie devaient ensuite être rapidement fusionnés en un seul, avec un nouveau vote prévu au Parlement à l'été dernier. Mais le coronavirus a chamboulé tout le calendrier, de même que l'opposition d'une partie de l'opinion, dans un pays où le poids de la religion catholique est encore très fort (81 % des Portugais se disent catholiques).

Un véto du président ?

Les adversaires de l'euthanasie, soutenus par l'Eglise catholique, ont ainsi lancé une pétition pour réclamer un référendum sur cette mesure clivante. Avec plus de 95.000 signatures, ils ont contraint le Parlement portugais à examiner leur proposition, qui a sans surprise été rejetée en octobre dernier.

Mais un dernier obstacle semble se dresser sur la route de la dépénalisation du suicide assisté dans le pays, dont les conditions devraient se rapprocher de la proposition socialiste (avoir une maladie incurable, être exposé à des souffrances «prolongées et insupportables», être encadré par un médecin...). Si le texte est approuvé en commission parlementaire puis par le Parlement, il doit encore être soumis à la promulgation du président de la République, Marcelo Rebelo de Sousa, conservateur et fervent catholique, en pleine campagne pour sa réélection.

Bien qu'il ait promis que ses croyances personnelles n'influenceraient pas son jugement, le chef de l'Etat pourrait tout de même poser son véto à la loi ou envoyer le texte à la Cour constitutionnelle. Mais son véto pourrait être annulé par un second vote des députés. Le chemin semble donc tout tracé pour que le Portugal devienne le quatrième pays européen (après les Pays-Bas et la Belgique en 2002, puis le Luxembourg en 2009) à autoriser l'euthanasie, avant d'être vraisemblablement imité par son voisin espagnol dans les prochaines semaines.

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