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Avortement : qu'est-ce que la «règle du baillon mondial» que Joe Biden veut interdire ?

Joe Biden veut supprimer une nouvelle décision de Donald Trump. Joe Biden veut supprimer une nouvelle décision de Donald Trump. [POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Après le coronavirus, le climat ou encore la politique étrangère, Joe Biden veut s'attaquer à l'avortement. Le président américain devrait signer aujourd'hui un décret présidentiel pour faciliter l'accès à l'information concernant les interruptions volontaires de grossesses.

Une loi ancienne 

D'après The Hill, le président des Etats-Unis veut ainsi supprimer la «politique de Mexico», plus connue sous le nom «global gag rule», traduisible en français par «la règle du bâillon mondial». Celle-ci, instaurée par le président républicain Ronald Reagan en 1984, interdisait à toutes les ONG internationales qui recevait un financement américain de fournir des informations ou un accès à l'avortement pour les femmes qui le désirent, et ce dans tous les pays où elles agissent. 

Donald Trump l'avait appliquée 

Profondément controversée, cette loi n'a cessé de faire des allers-retours. À son arrivée au pouvoir en 1993, Bill Clinton s'en était débarrassée. George W. Bush l'avait de nouveau appliquée, avant de voir Barack Obama revenir en arrière. Donald Trump, de son côté, avait choisi de la remettre en place quelques jours après son entrée à la Maison Blanche en 2017. Le choix de la date pour l'officialisation n'était pas passé inaperçu, puisque celle-ci intervenait au lendemain de l'anniversaire de Roe v Wade, décision de justice de la Cour suprême qui avait garanti le droit à l'avortement dans le pays. 

Un véritable impact 

La règle du bâillon mondial n'a pas qu'une portée symbolique. Une disparition de ces fonds pour des associations peut créer une augmentation de la mortalité, puisque 25 millions d'avortements sur les 56 millions pratiqués à travers le monde ne sont pas sûrs pour la mère d'après l'OMS. D'autant plus que les ONG concernées ne s'occupent pas seulement d'avortement, mais également de contraceptions, de soins prénataux ou encore du VIH.

Une étude du Lancet publiée en juillet 2020 pointait d'ailleurs une certaine inefficacité de la mesure, puisque le manque d'informations et la difficulté d'accès à la contraception entrainaient une «augmentation des avortements non sécurisés». Ceux-ci ont avant tout lieu dans des pays en développement, situés en Afrique ou en Amérique Latine, où trois quarts des interruptions de grossesse pratiquées sont à risques. 

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