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La justice italienne ouvre son tout premier procès pour pollution plastique en mer

Ces filtres plastiques, déversés dans la Méditerranée, ont été retrouvés sur les plages italiennes mais aussi en France et en Tunisie.[Capture d'écran Twitter @CleanSeaLIFE]

L'affaire remonte au mois de février 2018, quand une station d'épuration italienne a déversé des millions de filtres en plastique dans les eaux de la Méditerranée. Depuis, ils ont été retrouvés jusqu'en Tunisie et en France. Une atteinte conséquente à l'environnement qui se retrouve devant la justice, ce lundi 15 février à Salerno, au sud de Naples. En Italie, c'est le premier procès du genre.

Cette procédure inédite pour pollution plastique en mer est le résultat de «30 ans de combat pour obtenir une loi sur l'environnement», explique Maria-Teresa Imparato, la présidente de la Ligue de l'environnement en Campanie, dont les propos sont rapportés par franceinfo.

En réalité, le texte en question existe depuis 2015, mais c'est la première fois qu'il est mis en oeuvre. Il permet de «se constituer partie civile et avoir un procès pour des délits graves, 'complicité de pollution et catastrophe environnementale'». C'est précisément ce qu'à fait Maria-Teresa Imparato pour cette affaire de filtres plastiques déversés en mer par la station d'épuration de Capaccio Paestum, en 2018.

Huit personnes sont sur le banc des accusés, des responsables de la commune mais aussi de Veolia, qui s'occupait des travaux menés dans la structure. L'incident, dû à un dysfonctionnement, a permis à des millions de petits disques de plastique de se répandre dans la Méditerranée.

Quelque centaines de milliers de ces filtres ont par la suite été ramassés sur les plages de Campanie, mais Antonino Miccio, le directeur de l'aire marine protégée d'Ischia, au large de Naples, assure qu'il en récupère encore.

«Au début, on ne savait pas du tout ce que c'était, se souvient-il. On a compris que ces disques en plastique blanc de quatre centimètres servaient à filtrer l'eau à l'intérieur de la station d'épuration. Mais, trois ans plus tard, nous avons encore trouvé des filtres sur la plage».

En raison de l'ampleur de la pollution, les accusés encourent jusqu'à 15 ans de prison. Leur condamnation serait inédite car personne n'a encore été sanctionné pour de tels motifs en Italie. Une première qu'Antonino Miccio appelle de ses voeux : au chevet de la Méditerranée, il craint de retrouver ces disques de plastique «pendant encore 20 ans».

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