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Elle pose avec sa poitrine velue en couverture d'un magazine de mode

«Avec mes poils, je me sens plus sexy et à l'aise dans ma peau», affirme Esther Calixte-Béa. [Capture Instagram / @artist_esie].

Esther Calixte-Béa, une jeune artiste québécoise de 24 ans, est l'une des 10 femmes choisies par le magazine britannique Glamour pour célébrer la diversité corporelle et faire progresser les mentalités. Cette jeune femme, connue sous le pseudonyme «Queen Esie» sur Instagram, possède en effet une pilosité abondante et se bat pour la normaliser.

«Je voulais montrer qu'une femme aussi poilue que moi pouvait être sur un cover (en couverture, NDLR)», a confié Esther Calixte-Béa, citée par le Journal de Montréal.

Comme l'explique Deborah Joseph, rédactrice en chef de Glamour UK, Esther Calixte-Béa fait partie de ces personnes «qui habituellement n'ont jamais vu personne qui leur ressemble sur la couverture d'un magazine».

Pour autant, la responsable de cette revue lue par quelque 2,7 millions de personnes chaque mois a voulu que les choses changent et n'a pas hésité à confier à Esther Calixte-Béa la direction artistique de son portrait, lequel dégage d'ailleurs une grande confiance en elle.

Dans le numéro de janvier 2021 du Glamour britannique, les lecteurs pourront en outre découvrir l'histoire d'une femme qui a subi une mastectomie, soit une ablation d'un sein, ou d'une autre qui a appris à accepter son eczéma. Autant de parcours de vie qui échappent encore souvent à l'oeil des médias traditionnels.

«Je me sens enfin sexy»

Quant à Esther Calixte-Béa, sa relation complexe avec son physique a commencé à la préadolescence. 

A 11 ans, elle avait en effet déjà une pilosité abondante et avait commencé à s'épiler en dernière année de primaire.

Durant son adolescence, elle refusait systématiquement d'aller à la piscine et avait développé le tic de toujours vérifier que ses vêtements la recouvraient bien.

A force de s'épiler, sa poitrine était en effet marquée par des cicatrices «horribles» et des poils incarnés apparaissaient aussi régulièrement à force de traquer le moindre poil.

Pire que tout, sa pilosité ruinait son moral, lorsque les épilations lui faisaient très mal.

Un virage opéré en 2019

Le virage s'est produit en 2019, alors qu'elle regardait sur son corps les ravages produits par cette guerre permanente contre les poils.

«Je me suis demandé pourquoi mon corps réagissait comme ça si c’était normal que les femmes enlèvent leurs poils. C’est là que j’ai décidé de les garder, et de les assumer», a expliqué la jeune activiste de 24 ans.

Puis, au fil des mois, Esther Calixte-Béa a donc abandonné crèmes dépilatoires, rasoirs et autre pinces pour accueillir à bras ouverts son apparence naturelle.

Née d’une mère haïtienne et d’un père ivoirien, ce n'est que très récemment que la jeune femme a appris que certaines de ses ancêtres de la tribu Wè, en Côte-d’Ivoire, étaient aussi poilues. Une donnée importante pour sa construction personnelle mais qu'elle ignorait dans sa jeunesse.

Sortir en assumant ce corps fut néanmoins compliqué dans un premier temps. «La première fois, j'ai dû me pousser à sortir avec un short court montrant mes jambes poilues», a-t-elle dit à Caters News, repris cette fois par le New York Post.

Il lui a fallu après encore un peu de temps pour sortir en décolleté. 

Pour autant, Esther Calixte-Béa l'assure : «C'est la meilleure chose que j'ai jamais faite, car je me sens plus sexy et à l'aise dans ma peau».

Il ne faut néanmoins pas croire que la transition a été facile. La jeune femme se heurte parfois aujourd'hui à des regards désapprobateurs d'étrangers. Une fois, quelqu'un l'a même filmée à son insu.

Mais grâce aux réseaux sociaux, elle n'a reçu que du soutien ce qui lui a permis d'avancer.

«Je veux simplement montrer qu'on a le choix de se raser ou non», dit-elle pour résumer.

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