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Spoutnik V, EpiVacCorona, Kovivak : que sait-on des trois vaccins russes ?

La Russie se vante d’être le seul pays du monde à avoir déjà homologué trois vaccins anti-Covid. La Russie se vante d’être le seul pays du monde à avoir déjà homologué trois vaccins anti-Covid. [Kirill KUDRYAVTSEV / AFP]

Une démonstration de force. La Russie s'est targuée samedi d'avoir enregistré son troisième vaccin contre le coronavirus, une première mondiale selon les autorités. Kovivak, c'est son nom, rejoindra bientôt Spoutnik V et EpiVacCorona dans la campagne vaccinale russe.

Spoutnik V

C'est le plus connu des vaccins russes, celui qui pourrait potentiellement bientôt arriver en Europe. Présenté en août dernier par Vladimir Poutine comme le «premier» vaccin contre le coronavirus au monde, Spoutnik V a d'abord suscité la méfiance des scientifiques, pointant des données incohérentes. Jusqu'à cette étude publiée dans la célèbre revue scientifique The Lancet au début du mois, affirmant que le produit développé par l'institut Gamaleïa de Moscou était efficace à 91,6 % contre les formes symptomatiques du Covid-19.

En Russie, la campagne de vaccination de masse avec Spoutnik V a démarré dès le mois de décembre, avant même la fin des essais cliniques à grande échelle, dits de phase 3. Depuis, plus de deux millions de Russes ont reçu au moins une des deux doses nécessaires, selon le ministère de la Santé russe. Ce vaccin à vecteur viral, qui se sert d'autres virus rendus inoffensifs comme supports - une technique utilisée également par AstraZeneca et l'université d'Oxford -, serait déjà injecté dans une trentaine de pays, selon Moscou. Facile à stocker (au réfrigérateur, entre 2 et 8°C), il n'a pas encore été approuvé par l'Agence européenne des médicaments (EMA), en dépit du soutien appuyé de l'Allemagne. Malgré cela, il est utilisé en Hongrie depuis la semaine dernière.

EpiVacCorona

Après Spoutnik V, les autorités russes ont homologué en octobre dernier un deuxième vaccin, EpiVacCorona, développé par l'institut Vector de Novossibirsk, en Sibérie. Un préalable en Russie à la phase finale des essais cliniques (la phase 3), qui ont démarré en novembre sur 3.000 volontaires de 18 à 60 ans et 150 patients de plus de 60 ans. Leurs résultats ne sont pas encore connus. Mais les tests de phases 1 et 2, portant sur 100 personnes de 18 à 60 ans, ont montré une efficacité de 100 %, s'est vanté le centre de recherche le mois dernier.

Ce vaccin à deux doses est basé sur une nouvelle technologie, encore jamais utilisée sur l'Homme, à base de peptides. Grâce à ces protéines virales, synthétisées en laboratoire et injectées dans l'organisme, le système immunitaire apprend à reconnaître le virus et à le combattre. Les injections viennent de débuter en Russie. Environ 40.000 doses du vaccin - conservable au réfrigérateur, entre 2 et 8°C - ont été mises en circulation cette semaine. L'institut Vector compte en produire 500.000 en février, et 1,5 million en mars.

Kovivak

C'est le dernier-né des laboratoires russes : KoviVak (également orthographié «CoviVac»), conçu par le Centre de recherche Tchoumakov de Moscou, et dont l'enregistrement par les autorités russes a été annoncé ce samedi 20 février. La dernière phase des essais cliniques, sur 3.000 personnes, est prévue en mars.

Aucune donnée sur l'efficacité de ce vaccin n'est donc pour l'instant disponible. Pour l'heure, il est uniquement recommandé aux personnes âgées de 18 à 60 ans. Il utilise une technique classique, celle du virus inactivé, consistant à injecter dans l'organisme un virus «tué» mais suscitant toujours une réponse immunitaire. Nécessitant deux doses, il peut être conservé au réfrigérateur (entre 2 et 8°C). Bien qu'il n'ait pas encore fait l'objet de tests d'ampleur, la production va bientôt être lancée, avec 120.000 doses qui devraient être mises en circulation dès la mi-mars, a annoncé samedi le Premier ministre russe Mikhaïl Michoustine.

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