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Conditions de travail des chauffeurs VTC et livreurs : l'Europe lance une vaste consultation

Uber fait du lobbying pour dissuader l’UE de reconsidérer les livreurs et chauffeurs VTC comme des salariés. Uber fait du lobbying pour dissuader l’UE de reconsidérer les livreurs et chauffeurs VTC comme des salariés.[Philippe LOPEZ / AFP]

Vers un encadrement des plates-formes type Uber en Europe ? La Commission européenne lance, ce mercredi 24 février, une consultation avec les acteurs du secteur. Elle vise à améliorer les conditions de travail des chauffeurs VTC et autres livreurs travaillant pour ces entreprises.

Cette concertation doit durer jusqu'au 3 mars et vise à recueillir les avis des représentants des travailleurs de ces plates-formes et de leurs employeurs. Si la Commission européenne le juge nécessaire, une loi européenne sera ensuite présentée en fin d'année pour mieux encadrer ce que l'on appelle la «gig economy» («l'économie des petits boulots»).

Plus grosse plate-forme visée par cet éventuel futur texte, Uber a déjà commencé son travail de lobbying auprès de l'UE. L'objectif pour elle est d'éviter que cette directive européenne soit dans la lignée de la récente décision de la Cour suprême britannique. Vendredi, la plus haute juridiction du Royaume-Uni a jugé que les chauffeurs Uber devaient être considérés comme des travailleurs salariés, et non plus comme des indépendants. Ils devraient ainsi avoir droit par exemple à un salaire minimum et à des congés payés, ce qui pourrait menacer le modèle économique du géant américain et des autres plates-formes numériques (Deliveroo, Just Eat, Lyft...).

Uber encourage l'UE à adopter un autre modèle, consacré par un référendum en Californie en novembre dernier, consistant à améliorer la protection des travailleurs sans les reconsidérer comme des salariés. Dans l'Etat de la «Sun Belt», la firme de San Francisco a vu 58 % des électeurs voter en faveur de sa «Proposition 22», qui maintient le statut d'indépendant aux chauffeurs VTC, tout en leur faisant bénéficier de compensations (revenu minimum garanti, aide pour financer une couverture santé...).

Les travailleurs contre-attaquent

«Nous pensons qu’une nouvelle approche est possible, une approche où l’accès aux protections et aux avantages ne se fait pas au détriment de la flexibilité et de la création d’emplois», a écrit le PDG de l'entreprise américaine Dara Khosrowshahi dans un billet de blog paru le 15 février dernier, qui présentait le livre blanc soumis aux représentants de l'UE, appelé «A better deal» («Un meilleur accord»).

Ce modèle promu par Uber, de nombreuses organisations représentant les travailleurs des plates-formes n'en veulent pas. Une trentaine de collectifs et de syndicats, basés dans 16 pays (France, Belgique, Allemagne, Etats-Unis, Argentine, Espagne, Brésil...) organisent ce mercredi une grande journée d'action internationale, pour dire non à une «loi Uber» en Europe. «Uber, Deliveroo, Glovo, Amazon, Rappi et Pedidos Ya font pression pour nous maintenir comme des "partenaires", des faux indépendants sans droits», dénoncent-ils, réclamant le statut de salariés. A Paris, un rassemblement est prévu à 11h devant la représentation de la Commission européenne en France.

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