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Tout savoir sur le vaccin de Johnson & Johnson, qui arrive en France ce lundi

La firme américaine doit livrer 200 millions de dose à l'UE d'ici à la fin de l'année. La firme américaine doit livrer 200 millions de dose à l'UE d'ici à la fin de l'année. [Mark RALSTON / AFP]

Une arme de plus contre le coronavirus. Le vaccin anti-Covid de Johnson & Johnson débarque en France dès ce lundi 12 avril, «avec une semaine d'avance», a annoncé Olivier Véran dimanche dans le JDD. Une première livraison de «200.000 doses» est attendue, pour un produit qui pourrait booster la vaccination dans l'UE.

Une seule dose suffit 

Si le vaccin de la société pharmaceutique américaine, fabriqué par sa filiale belge Janssen, est si attendu en Europe, c'est qu'il est le seul sur le marché à ne nécessiter qu'une seule injection. Tous ses concurrents ont en effet conçu des vaccins à deux doses.

Il a été le quatrième vaccin à être autorisé dans l'UE, le 11 mars dernier, après ceux de Pfizer/BioNTech, Moderna et AstraZeneca/Oxford. Grâce à lui, Bruxelles espère pouvoir accélérer la vaccination, alors que les pays de l'Union sont pour l'instant à la traîne comparés aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. La Commission européenne vise 70 % de la population adulte européenne vaccinée d'ici à la fin de l'été.

Vaccin à «vecteur viral», comme celui d'AstraZeneca - le vaccin inocule un virus inoffensif entraînant une réaction de protection immunitaire -, il peut être conservé pendant trois mois à des températures réfrigérées classiques (entre 2 et 8 °C).

Un vaccin efficace à 85 % contre les formes graves

Si le vaccin de Johnson & Johnson est efficace à 85 % contre les formes graves du Covid-19, d'après les résultats de ses essais cliniques, ce taux tombe à 66 % concernant les formes symptomatiques de la maladie. Suffisant pour obtenir une mise sur le marché, il reste beaucoup moins important que ceux de Pfizer et Moderna, qui s'élèvent à environ 95 %. Mais ces chiffres ne sont pas comparables, avertissent les experts, car les essais des vaccins de Pfizer et Moderna ont été menés alors que les variants plus contagieux n'étaient pas encore répandus

Le sérum américain est efficace contre les variants sud-africain et brésilien, comme en témoignent les résultats des essais cliniques en Afrique du Sud - où il est utilisé depuis la mi-février - et au Brésil. Il a montré une efficacité contre les formes graves de 81,7 % chez les Sud-Africains et de 87,6 % chez les Brésiliens. L'agence du médicament des Etats-Unis (FDA) - où il est utilisé depuis le 27 février - a également indiqué qu'il protégeait contre le variant britannique.

200 MILLIONS DE DOSES POUR L'UNION EUROPÉENNE 

Dès octobre dernier, l'Union européenne a signé un contrat avec Johnson & Johnson pour la fourniture de 200 millions de doses de son vaccin d'ici à la fin de l'année 2021, avec une option pour 200 millions supplémentaires. Du côté de la France, où le vaccin a reçu l'aval de la Haute Autorité de Santé (HAS) le 12 mars, 30 millions de doses sont attendues, et 30 millions à nouveau si l'option est levée par Bruxelles. D'ici à la fin juin, 8 millions de doses doivent être livrées, a indiqué le ministère de la Santé, dont environ 500.000 en avril.

Sur les 200 millions de doses que Johnson & Johnson doit fournir à l'UE d'ici à la fin de l'année, 55 millions doivent être expédiées au deuxième trimestre. Mais un officiel européen a confié début mars à Reuters que le groupe américain pourrait avoir des difficultés d'approvisionnement, faisant craindre des retards de livraisons.

Des enquêtes sur des cas de thomboses

A l'instar du vaccin AstraZeneca, le vaccin de Johnson & Johnson est surveillé de près par les autorités sanitaires internationales, pour un possible lien avec des cas de thromboses (formations de caillots sanguins). Quatre cas ont été rapportés, dont trois aux Etats-Unis et un mortel, a fait savoir l'Agence européenne des médicaments (EMA) vendredi, disant avoir lancé une étude sur ce possible effet secondaire grave.

Son homologue américaine, la FDA, enquête également sur cette question. Elle n'a pour l'heure établi aucun lien de causalité entre la formation de caillots sanguins et l’injection de ce vaccin, a-t-elle déclaré vendredi.

Sanofi en soutien pour la production

Comme il va le faire avec Pfizer/BioNTech à partir de juillet, Sanofi va aider Johnson & Johnson à produire son vaccin anti-Covid. Faute de pouvoir proposer le sien, le géant pharmaceutique français se chargera de la formulation et du remplissage des flacons de son concurrent sur son site de Marcy-l’Etoile, près de Lyon, à partir du troisième trimestre 2021, «à un rythme d’environ 12 millions de doses par mois».

Les doses produites seront réservées au marché européen. Aux Etats-Unis, Johnson & Johnson a noué un accord similaire avec le laboratoire Merck, afin qu'il l'aide à respecter son engagement vis-à-vis de Washington, soit 100 millions de doses d'ici à la fin du mois de juin.

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