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Arabie Saoudite, Immigration, Syrie… Les premières polémiques du mandat de Joe Biden

Joe Biden subit plusieurs critiques de la part de démocrates Joe Biden subit plusieurs critiques de la part de démocrates[ANDREW CABALLERO-REYNOLDS / AFP]

Après un premier mois de lune de miel à la tête des Etats-Unis, Joe Biden fait face à des dossiers épineux, et certaines de ces décisions attirent les critiques au sein même de son camp. Une situation que le chef d'Etat devra surveiller, au risque de voir ressurgir les fractures démocrates vécues pendant la primaire du parti en 2020.

L'Arabie Saoudite

Le 26 février dernier, Joe Biden a autorisé la publication d'un rapport incriminant Mohammed ben Salmane, prince héritier d'Arabie Saoudite, dans la mort du journaliste opposant Jamal Khashoggi. Ce dossier avait été tenu secret pendant la présidence de Donald Trump. Alors que l'administration démocrate a pris plusieurs mesures contre Riyad, notamment dans le conflit au Yémen, certains s'attendaient à la mise en place de sanctions contre le dignitaire saoudien.

Mais Joe Biden a pris la décision inverse, ce qui n'était pas du goût de tout le monde. Quelques heures avant la publication du rapport, le sénateur démocrate Adam Schiff déclarait par exemple que «punir seulement le pays ne serait pas suffisant». Pour autant, malgré les critiques, la Maison Blanche est restée sur sa ligne, estimant que des sanctions personnelles ne seraient pas le meilleur moyen de travailler avec l'Arabie Saoudite dans le futur.  

La dette étudiante 

Outre les divergences entre les démocrates et les républicains, Joe Biden doit également faire face aux différences entre les progressistes et les modérés de son camp. Elizabeth Warren, sénatrice et ancienne candidate à la présidentielle pour l'aile gauche du parti, a pris la parole ces dernières semaines pour demander de la part du chef d'Etat un décret présidentiel pour supprimer jusqu'à 50.000 dollars de dette par personne pour les étudiants. 

Ce sujet est sur la table depuis de nombreuses années aux Etats-Unis, puisque le coût de l'éducation dans le pays est très élevé, entraînant des difficultés financières importantes pour les plus jeunes avant même leur arrivée sur le marché du travail. À l'échelle du pays, cette dette s'élevait à 1.700 milliards de dollars en 2020. Seulement, Joe Biden n'est pas prêt à dépasser un effacement de plus de 10.000 dollars par tête, arguant qu'il préférait utiliser cet argent pour améliorer l'éducation des plus jeunes dans des quartiers défavorisés. 

Les frappes en Syrie 

Le 25 février, les Etats-Unis ont mené des bombardements en Syrie contre des cibles militaires appartenant à deux milices iraniennes. Plusieurs démocrates comme le sénateur Tim Kaine ont reproché à Joe Biden de ne pas avoir prévenu en amont le Congrès avant ces frappes.

Si cela est théoriquement nécessaire, les textes ouverts à l'interprétation laissent la possibilité à l'exécutif de mener certaines actions sans prévenir les élus  au préalable en cas de légitime défense. Selon le représentant démocrate de Californie Ro Khanna, les critères n'étaient pas réunis.

«Le Congrès doit maintenir les exigences pour cette administration au même niveau que pour les précédentes, et demander des justifications juridiques claires pour les actions militaires, en particulier en Syrie, où le Congrès n'a pas autorisé d'action américaine», a regretté le sénateur démocrate Chris Murphy. 

L'immigration

L'une des principales critiques des démocrates contre Donald Trump pendant son mandat concernait sa politique «zéro tolérance» concernant l'immigration à la frontière mexicaine. Les images d'enfants dans des cages sans leurs parents avaient suscité de vives émotions parmi la population et certains élus qui s'étaient rendus sur place. Si Joe Biden a demandé la création d'une équipe chargée de réunir les familles séparées, une nouvelle a attiré les critiques contre le président. 

Face à l'augmentation des demandes d'asile, la situation rendue difficile par la pandémie et l'apparente difficulté à contacter leurs parents sur le sol américain, l'administration démocrate a en effet demandé la réouverture temporaire d'infrastructures pour détenir les mineurs qui arrivent à la frontière.

«Cela n'est pas ok, cela n'a jamais été ok, cela ne sera jamais ok, quelque soit l'administration ou le parti», a notamment reproché la représentante Alexandria Ocasio-Cortez sur Twitter. Les conditions d'accueil sont notamment vivement dénoncées par les associations de défense des migrants, qui demandent la fermeture immédiate de ces centres. Reste à savoir combien de temps ceux-ci resteront en service. 

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