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Pologne : que sont les zones anti-LGBT dans lesquelles un secrétaire d'Etat français n'a pas pu se rendre

Ces zones ont vu le jour en 2019 en Pologne Ces zones ont vu le jour en 2019 en Pologne. [Janek SKARZYNSKI / AFP]

Vers un conflit diplomatique sur la question ? Clément Beaune, secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, était en Pologne le 8 mars dernier. Venu rencontrer des militants, il n'a pas pu se rendre dans l'une des zones «libres d'idéologies LGBT» du pays.

Cette controverse n'est pas nouvelle à l'échelle du continent. En juillet 2020, l'Union européenne annonçait en effet mettre fin aux subventions de 6 villes qui avaient adopté ces zones au nom du non-respect des «droits fondamentaux». Ursula Von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a elle-même déclaré que cette politique n'avait «pas sa place dans notre union». 

Ces zones sont disséminées dans plus de 80 communes polonaises. Si elles n'empêchent pas directement la présence d'habitants LGBT, elles ouvrent la porte à une série de discriminations importantes qui rendent difficile la vie des concernés. Les résolutions visent officiellement «l'idéologie» LGBT, et sont avant tout symboliques. C'est d'ailleurs la défense du parti nationaliste au pouvoir Droit et Justice, qui se défend de toute discrimination contre les personnes. Pour autant, les conséquences sont réelles. 

«dialogue et pression»

Dans une note publiée le 3 décembre, le Conseil de l'Europe explique que les habitants et les institutions de ces zones sont de plus en plus «réticents à s'associer à toute activité liée aux droits humains des LGBTI par peur de représailles ou de pertes de fonds». L'UE s'est également inquiétée de la montée de l'homophobie et des crimes de haine dans le pays, motivée par l'installation de ces zones depuis 2019. 

Clément Beaune, lui-même ouvertement homosexuel, a assuré qu'il retenterait sa chance pour visiter ces zones, qualifiées de «scandale absolu». Sur France Inter ce 11 mars, il a répété son engagement à s'y rendre «en poursuivant le dialogue et la pression». Une situation qui ne va pas arranger les tensions entre les deux pays, tendues depuis l'arrivée d'Andrzej Duda au pouvoir, notamment en raison des positions eurosceptiques de ce dernier. 

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