En direct
A suivre

Un an après la mort de Breonna Taylor, tuée par la police, sa famille reste mobilisée

Breonna Taylor a été tuée par des policiers à Louisville, le 13 mars 2020.[Jeff Dean / AFP]

Pour les proches de Breonna Taylor, il est impératif que son nom et sa mort ne soient pas oubliés. Samedi 13 mars, un an jour pour jour après que cette jeune femme noire a été abattue par la police de Louisville (Etats-Unis), sa famille a appelé des centaines de manifestants à se réunir, pour demander justice.

Pour marquer ce premier anniversaire, ils sont descendus dans les rues de cette ville du Kentucky, réclamant notamment une véritable réforme de la police américaine. Le 13 mars 2020, lorsqu'ils sont intervenus au domicile de la jeune femme, les agents de Louisville opéraient dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants, visant l'ancien petit ami de Breonna Taylor.

Criblée d'une vingtaine de balles

Munis d'un mandat «no knock», ils étaient autorisés à enfoncer la porte de l'appartement et ont fait irruption en pleine nuit, sans savoir que l'homme recherché ne vivait plus à cette adresse. Croyant à un cambriolage, le nouveau compagnon de l'aide-soignante de 26 ans s'est saisi de son arme, détenue légalement, et a tiré un coup de feu. Trois des policiers présents sur les lieux ont alors riposté, criblant Breonna Taylor d'une vingtaine de balles.

Le décès de la jeune femme est resté assez discret pendant un temps, jusqu'à la mort de George Floyd, quadragénaire noir étouffé par un policier à Minneapolis, le 25 mai 2020. Les grandes manifestations antiracistes qui ont suivies cette deuxième affaire, portées par le mouvement Black lives matter, ont attiré l'attention sur l'histoire semblable de l'aide-soignante.

Depuis, la bataille judiciaire entre les proches de la défunte et les agents de Louisville n'a pas cessé. Ces derniers affirment depuis le début s'être annoncés avant d'entrer, ce que dément formellement Kenneth Walker, le compagnon de Breonna Taylor. La colère de la famille a atteint un autre niveau lorsqu'en septembre dernier, la justice du Kentucky a renoncé à poursuivre les policiers impliqués dans la mort de l'aide-soignante. L'un d'entre eux a simplement été inculpé pour la mise en danger des voisins de la jeune femme.

Les proches de Breonna Taylor consacrent à présent toute leur énergie à l'enquête fédérale ouverte en mai 2020. Faisant état de «progrès importants», le responsable du FBI de Louisville, Robert Brown, a indiqué que ses équipes sont «résolu[es]» à mener l'investigation «jusqu'à une conclusion appropriée».

En réaction à la mobilisation ce samedi, le président des Etats-Unis, Joe Biden, s'est exprimé sur Twitter. Déplorant une «mort tragique», il a également souligné la nécessité d'une réforme de la police en profondeur. Un projet de loi en ce sens a d'ailleurs été adopté à la Chambre des représentant mais peine à convaincre au Sénat, où les Républicains disposent d'une minorité de blocage. Dans son tweet, Joe Biden témoigne de son intention de «maintenir la pression» pour que la réforme ait lieu.

De son côté, la mairie de Louisville a accepté d'engager de premiers changements au sein de ses forces de l'ordre et a versé douze millions de dollars à la famille de Breonna Taylor. Deux décisions qui ont mis fin aux poursuites au civil engagées par la famille, sans pour autant étancher sa soif de justice.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités