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Australie : scandale après la diffusion de vidéos sexuelles faites dans le Parlement

Le Parlement australien, à Canberra.[MARK GRAHAM / AFP]

Déjà mis à mal par des accusations de comportements sexistes, la classe politique australienne s’est engluée dans un nouveau scandale avec la diffusion de vidéos montrant des employés du gouvernement se livrer à des actes sexuels dans le Parlement. Un a même été filmé se masturbant sur le bureau d'une députée.

Les vidéos et photos avaient vraisemblablement été partagées sur un groupe de discussion entre employés du gouvernement conservateur avant d'être révélées par un lanceur d'alerte. Elles ont été montrées lundi soir par le journal The Australian et par la chaîne Channel 10.

Le lanceur d'alertes, identifié sous le prénom de Tom, a affirmé aux deux médias que des employés du gouvernement et des députés avaient parfois des relations sexuelles dans une salle de prière du Parlement et que des prostituées avaient pu être amenées dans le bâtiment «pour le plaisir de députés de la coalition».

Il a aussi expliqué que des employés s'échangeaient des photos d'eux-mêmes à caractère pornographique, que lui-même en avaient reçu tellement qu'il était «devenu immunisé».

Une «culture d'hommes qui pensent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent»

Les images ont suscité un tollé, dans un contexte déjà trouble après une série d'affaires qui ont jeté une lumière crue sur la culture politique australienne et entraîné des manifestations dans tout le pays. Le Premier ministre conservateur Scott Morrison, vivement critiqué pour sa gestion de plusieurs affaires, parmi lesquelles celle d'une employée accusant un ex-collègue de viol, a dénoncé des comportements «scandaleux».

Un conseiller a d'ores et déjà été limogé et le gouvernement a promis de sévir davantage.

Le lanceur d’alerte Tom a estimé que ces actes font état d'une «culture d'hommes qui pensent qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent». S’il a estimé que les employés en cause n'avaient probablement enfreint aucune loi, il a cependant ajouté : «moralement, ils sont cuits».

Une multiplication des affaires sexuelles

Les affaires sexuelles se multiplient dans la classe politique australienne ces derniers temps. Mardi, la sénatrice Verte Lidia Thorpe a affirmé avoir été victime à quatre reprises de faits de harcèlement sexuel depuis qu'elle a pris ses fonctions il y a six mois. Elle a expliqué au Canberra Times que ces faits incluaient des propos «suggestifs» ou encore des contacts subis contre son gré.

Le mois dernier, une ancienne employée du gouvernement, Brittany Higgins, a affirmé avoir été violée en 2019 par un collègue dans le bureau au Parlement de Linda Reynolds, qui était à l'époque ministre de l'Industrie de défense. Devenue ministre de la Défense, cette dernière a été depuis critiquée pour la façon dont son cabinet aurait à l'époque accueilli les accusations de la jeune femme. Début mars, l'Attorney general Christian Porter, qui est le principal conseiller juridique du gouvernement, a vigoureusement démenti avoir violé en 1988 une adolescente de 16 ans avec qui il étudiait. Cette dernière est décédée l'année dernière. Il a engagé des poursuites en diffamation contre la chaîne publique ABC, la première à avoir fait état de ces accusations.

L’opposition travailliste n’est pas épargnée non plus, avec des accusations de sexisme et de harcèlement, notamment regroupées sur une page Facebook dédiée.

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