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Procès du meurtre de George Floyd : les temps forts de la première semaine d’auditions

Cette première semaine d'auditions vient accabler un peu plus l’ancien policier Derek Chauvin. [STEPHEN MATUREN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Alors que le procès très attendu de Derek Chauvin a débuté le 8 mars dernier, cette première semaine d'auditions vient accabler un peu plus l’ancien policier, accusé du meurtre de George Floyd en mai 2020.

Les témoins oculaires et quelques membres de la famille de la victime se sont relayés à la barre du tribunal de Minneapolis dans le nord du pays. Chacun est revenu sur les faits de cette journée du 25 mai 2020. Des récits importants qui aideront à déterminer la culpabilité de l’ancien agent dans cette affaire de bavure policière qui a secoué plusieurs pays dans le monde en plus des Etats-Unis. Voici quelques temps forts qui ont marqué ce début de procès.

La vidéo de l’arrestation de George Floyd

Alors que le procès a réellement débuté lundi 29 mars, une fois le jury composé, cette journée a été marquée par la projection de la vidéo de l’arrestation de la victime. Le procureur Jerry W. Blackwell a partagé dans la version intégrale les images qui dévoilent les longues minutes d’agonie et de violence qu’a subi George Floyd avant de succomber.

«Nous allons vous prouver que Monsieur Chauvin n’est pas innocent», a t-il annoncé d’emblée à la barre. Ajoutant que l’ancien policier «a trahi son serment avec un usage excessif et déraisonnable de la force sur le corps de Monsieur Floyd». Présent dans la salle, Derek Chauvin n’a pas montré de signe d’émotion, se contentant de prendre quelques notes sur son carnet. 

Les secouristes interdit d’approcher la victime

Les secours arrivés sur place lors du drame ont été entendus mardi dernier. Un moment particulièrement pénible pour Genevieve Hansen, pompier secouriste qui a assisté impuissante à la scène, comme elle l'a détaillé. «Je les ai suppliés, j’étais désespérée, j’étais bouleversée, j’étais vraiment inquiète, son visage avait l’air bouffi ce qui arrive quand vous mettez le poids d’un homme adulte sur le cou de quelqu’un». En larme, la jeune femme raconte avoir essayé de venir en aide à George Floyd, mais les policiers ont tout simplement refusé.

De son côté Derek Smith, le premier ambulancier arrivé pour secourir l’africain-américain, a fait part de son constat le 1er avril devant le tribunal. «Quand je suis arrivé, il était mort», a-t-il lâché, avant d’ajouter «et quand je l’ai déposé à l’hôpital, il était toujours en arrêt cardiaque».

George Floyd raconté par sa compagne 

Il est certain que la défense principale de l’avocat de Derek Chauvin est de prouver que George Floyd n’est pas mort à cause de cette arrestation, mais en raison d’une overdose. Toutefois, le témoignage de la compagne endeuillée, Courtney Ross, vient déstabiliser cette défense.

Cette dernière s’est voulue transparente tout en tentant d’expliquer la raison de leur addiction aux opioïdes. «C’est une histoire d’addiction aux opiacés classiques, comme tant d’autres personnes. On souffrait tous les deux de douleurs chroniques. Moi dans le cou et lui dans le dos. On avait tous les deux des prescriptions médicales. Et on est devenus addict. On a vraiment essayé de s'en sortir ».

Beaucoup de témoins qui craquent

Pour la plupart des témoins, raconter ce drame était insoutenable. Beaucoup n’ont pas pu retenir leur sanglots en revivant la séquence. Ce fut le cas de Charles McMillion. Il a raconté avec beaucoup d’émotion avoir lui-même été arrêté par la police et «comprendre qu’une fois que l’on est menotté, on ne peut pas gagner, on est fini».

Le témoignage important du supérieur de Derek Chauvin

Le tribunal a fait venir un personnage important jeudi dernier. Il s’agit du supérieur hiérarchique de Derek Chauvin. David Pleoger, qui est depuis quelques mois à la retraite, a été interrogé sur le protocole dans le cadre de l’usage de la force par les agents.

D’après la défense, Derek Chauvin n’a fait que suivre la procédure en gardant une réaction proportionnée au cours de l’interpellation qui semble pourtant musclée. Toutefois, l’ancien supérieur a décousu cet argumentaire en rappelant les véritables faits. «À partir du moment où M. Floyd ne présentait plus de résistance, les agents auraient pu arrêter de le maintenir», a soutenu David Pleoger. 

Un témoignage qui vient un peu plus décrédibiliser la défense. D’autant plus que les explications de David Pleoger s’ajoutent à celles de l’ancien vétéran, Richard Zimmerman. Ce policier de 30 ans de carrière, qui dirige l’unité des homicides à Minneapolis, a été appelé pour apporter son avis d’expert.

Et ce dernier «ne voit pas pourquoi les agents se sont sentis en danger», rappelant que face à une personne menottée il y a peu de risque d’être blessé. Dans un ton calme et assuré, Richard Zimmerman, a estimé que l’usage de la force à l’encontre de George Floyd «n’était pas justifié, absolument pas nécessaire et que s’agenouiller sur le cou de quelqu’un peut le tuer». 

Des témoignages qui, pour le moment, semblent décrédibiliser Derek Chauvin et son avocat, même si rien n'est joué puisque les jurés n’ont pas encore statué. Il faudra attendre fin avril ou début mai, pour savoir si Derek Chauvin sera jugé coupable ou pas, du meurtre de George Floyd. Il encourt une peine de 40 ans de prison.

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