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Fabien Azoulay incarcéré en Turquie : ce que l'on sait de l'affaire

Fabien Azoulay, Français âgé de 43 ans, est détenu en Turquie depuis près de quatre ans. En 2017, il a été reconnu coupable d'«importation de stupéfiants» et a été condamné à seize ans de prison. Ses proches le disent victime de violences et demandent son transfert en France.

Les faits qui lui sont reprochés

Il y a quatre ans, Fabien Azoulay, gérant d'un spa à New-York, s'est rendu en Turquie pour réaliser des implants capillaires. Alors qu'il séjournait dans un hôtel, il s'est fait livré un flacon de GBL, un solvant aussi utilisé comme stimulant, qu'il avait commandé sur internet.

Son avocate, Carole-Olivia Montenot, décrit le produit en question comme «un détergent pour les jantes de voiture qui avait été interdit en Turquie six mois plus tôt». Une donnée que son client, selon elle, ignorait.

Incarcéré en février 2018, Fabien Azoulay a été jugé et reconnu coupable d'«importation de stupéfiants», lors d'une audience qui, selon sa défense, n'a pas duré plus de 15 minutes. D'abord fixée à vingt ans de réclusion, sa peine a été ramenée à seize ans et huit mois par le juge, avant d'être confirmée en appel.

Des violences dénoncées par ses proches

L'entourage de Fabien Azoulay assure que le Français est victime de sévices depuis le début de sa détention en Turquie. Dans un communiqué rendu public jeudi 8 avril, ses avocats racontent notamment que leur client a été ébouillanté par un codétenu en 2018, «en raison de son homosexualité et de son appartenance à la religion juive».

Selon Me Montenot, les voisins de cellule du Français dans sa prison d'Istanbul avaient même dessiné des croix gammées «sous les matelas qu'ils doivent soulever chaque matin». De son côté, Me François Zimeray affirme auprès de franceinfo que son client «a été violé, battu, brûlé». Il évoque des «vexations du fait de son orientation sexuelle» et «des scènes de conversion forcée à l'Islam».

La famille du détenu décrit une vie carcérale très difficile qui oblige Fabien Azoulay à se faire «le plus discret possible». Inquiet pour sa sécurité, son frère Xavier le dit «on ne peut plus déprimé» et dénonce une «erreur judiciaire».

Une demande de transfert qui peine à aboutir

Me Montenot assure qu'un dossier réclamant le retour de son client en France a été déposé dès mai 2019, juste après le passage de Fabien Azoulay devant la Cour d'appel. Mais, deux ans plus tard, au 12 mars dernier, le Quai d'Orsay était toujours sans réponse de la part d'Ankara.

Interrogé par l'AFP, le ministère français des Affaires étrangères se dit «pleinement mobilisé» et régulièrement en contact avec les autorités turques à ce sujet. Entre-temps, Fabien Azoulay a été transféré dans une prison à 800 km d'Istanbul, à Giresun. Sa famille redoute qu'il devienne un dommage collatéral des relations dégradées entre la France et la Turquie.

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