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Variant brésilien du coronavirus : ce que l’on sait

Le variant brésilien du coronavirus inquiète de plus en plus. En partie responsable de l’explosion des cas et du nombre de morts au Brésil, ce variant dit «P1» est suspecté d’être plus dangereux que la souche initiale ou le variant britannique. Certains médecins craignent sa propagation à travers l'Europe.

Découvert au Japon

C’est le 2 janvier dernier, à Tokyo, que le variant brésilien a fait parler de lui pour la première fois. Il a été découvert par les autorités sanitaires sur quatre Japonais, deux enfants et deux adultes, qui revenaient du Brésil. Il a depuis atteint l’Europe, où il circule de manière limitée : ce variant ne représente pour l’instant qu’environ 0,5% des infections en France.

Potentiellement plus dangereux

La situation sanitaire au Brésil, plus que catastrophique, fait surgir des inquiétudes sur le variant, majoritaire dans le pays d’Amérique latine (plus de 90% des contaminations), et notamment sur sa dangerosité.

Au Brésil, la majorité des personnes en service de réanimation ont moins de 40 ans, selon une étude menée par l’Association brésilienne des soins intensifs (Amib). Une proportion qui n’a cessé d’augmenter depuis septembre dernier. Si d’autres éléments peuvent expliquer cette flambée épidémique chez les personnes jeunes, comme la vaccination des plus âgés, les scientifiques sont inquiets.

Interrogée par Le Parisien, Marie-Christine Duniau médecin-conseil au consulat général de France à Rio, affirme que sur le terrain, «on voit beaucoup plus d’insuffisances respiratoires, d’embolies, d’accidents cardiaques alors que c’était très rare au début de l’épidémie.» Des formes a priori plus graves du Covid-19 sont donc constatées.

Le Brésil fait face à une crise dramatique, et dénombre plus de 350.000 morts depuis le début de la pandémie. Il est ainsi le deuxième pays le plus endeuillé du monde, derrière les États-Unis.

Plus transmissible et résistant aux vaccins

Tout comme les autres variants anglais ou sud-africain, le variant brésilien inquiète par sa haute transmissibilité. Étant plus contagieux, ce variant pourrait prendre le pas sur la souche initiale et le variant britannique, pour le moment majoritaire en France, mais les avis des scientifiques divergent encore sur la question. Alors que l’épidémiologiste Antoine Flahau indique au Parisien que ce variant peut «monter très vite», le virologue Bruno Lina affirme quant à lui que «La France est tellement "gavée" de souches anglaises que le brésilien n’arrive pas à s’installer.»

Le variant P1 est également porteur de la mutation E484K, tout comme le variant d’Afrique du Sud, qui rendrait cette souche plus résistante aux différents vaccins.

Des mesures en France et en Europe

Face à la crainte grandissante de ce variant brésilien, le Premier ministre Jean Castex a annoncé ce mardi 13 avril la suspension «jusqu’à nouvel ordre» des liaisons aériennes avec le Brésil. Une décision qui intervient alors que plusieurs scientifiques et élus appelaient le gouvernement à supprimer les vols entre les deux pays, craignant que les arrivées depuis le Brésil ne participent à la propagation du variant sur le territoire.

Jusqu’à maintenant, les passagers en provenance du Brésil ayant un motif impérieux pouvaient venir en France avec présentation d’un test PCR négatif de moins de 72 heures à l’embarquement. Le Portugal a également interrompu ses liaisons avec le pays d’Amérique latine.

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