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Amazonie : les indigènes protestent contre une loi autorisant l’exploitation minière sur leurs terres

Un projet de loi prévoit [Raul ARBOLEDA / AFP]

Une nouvelle attaque contre l’Amazonie. Ce lundi 19 avril, plusieurs tribus indigènes ont manifesté dans la capitale Brasilia contre un projet de loi du gouvernement brésilien, autorisant l’exploitation minière sur leurs terres.

C’est un projet de loi porté par le président brésilien Jair Bolsonaro. Ce texte, appelé 191/2020, a pour objectif de réglementer les projets miniers, pétroliers et gaziers sur les terres appartenant aux peuples indigènes. Il permet aussi aux villages à promouvoir le tourisme et l’agriculture sur ces terres.

Lors de la signature du projet de loi, Jair Bolsonaro avait déclaré que les terres indigènes abritaient «des milliards de reais (monnaie du Brésil, ndlr) sous terre», et qu’il était grand temps que ces ressources soient utilisées pour le développement économique de ces régions, rapporte CNN.

Ce texte avait pourtant été rejeté par le Congrès brésilien en juin dernier, mais les lobbyistes des secteurs minier et agricole ont plaidé en faveur de la reprise de l’examen de ce projet de loi par le Congrès.

Plusieurs membres de peuples autochtones d’Amazonie ont donc défilé une nouvelle fois en début de semaine à Brasilia pour exprimer leurs craintes vis-à-vis de ce projet de loi, qu’ils estiment dangereux pour l’écosystème de la forêt et pour leur sécurité. «Déga Bolsonaro ! Dehors l'agrobusiness !», pouvait-on lire sur leurs banderoles. Ils craignent notamment une explosion des exploitations minières et agricoles, une augmentation de la déforestation, et de plus grandes menaces sur leurs communautés.

explosion de la déforestation en Amazonie

Selon une étude menée par le Comité national brésilien de défense des territoires contre l'exploitation minière, l’augmentation du prix de l’or induit par la crise sanitaire a entrainé une augmentation des exploitations illégales d’or en Amazonie. Une autre étude, menée cette fois-ci par les universités de São Paulo et Mina Gerais au Brésil, avec l’université du Queensland en Australie, indique que cette nouvelle réglementation pourrait mettre en danger le mode de vie de 200 peuples autochtones, rapporte le média brésilien G1, et affecter 860.000 kilomètres carrés de forêt, contre 700.000 aujourd’hui.

Un danger grandissant pour la déforestation, qui a atteint des sommets sous la présidence de Jair Bolsonaro. Sur la période 2019/2020, elle a atteint son plus haut niveau depuis 12 ans. Le président brésilien a de nombreuses fois affiché son soutien aux géants de l’industrie agroalimentaire, principaux exploitants des terres d’Amazonie. Malgré ce bilan désastreux, Jair Bolsonaro a affirmé son implication dans la lutte contre la déforestation, dans une lettre adressée ce mois-ci au président américain Joe Biden. 

Il promet notamment la fin de la déforestation illégale d’ici 2030, et espère pouvoir compter sur «le soutien» de la communauté internationale pour parvenir à cet objectif. Une promesse qui reste pourtant bien éloignée des politiques menées jusqu’à présent.

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