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Navalny, Ukraine, République tchèque… Poutine enchaîne les bras de fer

Vladimir Poutine, président de la Russie. Photo d illustration. [GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

Les tensions russo-occidentales s’accentuent. Vladimir Poutine est sous le feu des critiques de la communauté internationale avec comme principaux points de désaccord : le traitement de l’opposant Alexeï Navalny, la présence de troupes à la frontière avec l’Ukraine et une crise diplomatique avec la République tchèque.

Ce lundi, les ministres des Affaires étrangères des 27 se sont réunis pour faire le point sur les désaccords avec Moscou, comme rapporté par l’Express.

De leur côté, les États-Unis ont adopté jeudi dernier des sanctions supplémentaires visant la Russie, qui impliquent notamment l'expulsion de dix diplomates russes et des restrictions sur l'achat de dette russe pour les banques américaines.

La Russie a répliqué dans la foulée en expulsant dix diplomates américains, en menaçant des fonds et ONG financées par Washington et en interdisant de territoire plusieurs membres du gouvernement de Joe Biden.

Les États-Unis ont expliqué ces sanctions par des accusations d’espionnage, d’ingérence électorale, de cyberattaques mais également pour le traitement réservé à Alexeï Navalny.

Inquiétude sur la santé d’Alexeï Navalny

L’opposant russe a été arrêté en janvier, sitôt rentré en Russie après cinq mois de convalescence en Allemagne pour un empoisonnement pour lequel il accuse personnellement Vladimir Poutine.

Il a été condamné à deux ans et demi de prison pour une affaire de fraude remontant à 2014, généralement considérée comme politiquement motivée.

Le militant anti-corruption, qui a cessé de s'alimenter il y a trois semaines, a été transféré dans une unité carcérale médicale située dans la même région que le camp où il est emprisonné depuis début mars.

Les services pénitentiaires russes ont assuré lundi que l'état de santé d'Alexeï Navalny était «satisfaisant», une annonce immédiatement mise en doute par ses proches et par l'Union européenne qui craignent pour la vie de l’ennemi du Kremlin.

Un allié de l'opposant, Léonid Volkov, a estimé qu'il avait été transféré «dans un camp de concentration et de torture et non à l'hôpital».

Tensions militaires avec l’Ukraine

Ces dernières semaines, la Russie a accentué la présence de ses troupes à la frontière ukrainienne. Ce déploiement est «le plus massif jamais enregistré», a déclaré le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, évoquant «150.000 militaires». Ce chiffre a ensuite été ramené à 100.000 militaires dans la version de son discours mise en ligne par l'UE, sans explication.

«Un conflit reste une possibilité avec un tel déploiement de troupes. Le danger d'un conflit par accident ne peut être écarté», a confié un haut responsable européen à Bruxelles, où ce dossier inquiète.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé à l'Otan et à l'UE d'accélérer le processus d'adhésion de son pays pour envoyer au Kremlin «un vrai signal», mais cela lui a été refusé.

«Personne ne veut donner un prétexte à la Russie. L'Otan comme l'UE soutiennent les aspirations de l'Ukraine, mais sans enclencher le processus d'adhésion», ont expliqué plusieurs diplomates des deux organisations.

Emmanuel Macron et Angela Merkel ont pourtant apporté leur soutien vendredi dernier au président ukrainien et appelé la Russie à retirer ses troupes pour parvenir à une «désescalade» de la situation.

La guerre dans le Donbass a fait plus de 13.000 morts et près d'un million et demi de déplacés depuis son déclenchement il y a sept ans dans la foulée de l'annexion par Moscou de la péninsule ukrainienne de Crimée.

Tensions diplomatiques avec la République tchèque

La Russie se trouve également dans une confrontation diplomatique avec la République tchèque.

Les deux pays ont expulsé réciproquement des dizaines de diplomates, après des accusations de Prague envers les services secrets russes d'avoir orchestré une explosion mortelle dans un dépôt d'explosifs sur le territoire tchèque en 2014.

Les ministres tchèques annonçant l'expulsion de 18 diplomates russes samedi ont indiqué que le président Milos Zeman était au courant et avait approuvé la décision.

Le président tchèque entretient des liens étroits avec le président russe Vladimir Poutine, a pourtant déclaré qu'il ne réagirait à ces événements que lors d'une interview télévisée prévue dimanche prochain.

Qu'il s'agisse d’Alexeï Navalny ou de l'Ukraine, les Vingt-Sept doivent tenter de se mettre d'accord sur des leviers à actionner, mais aucune sanction n'est pour le moment en discussion. Le président français Emmanuel Macron a évoqué cette option samedi «en cas de comportement inacceptable» de Moscou.

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