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Etats-Unis : pour un doigt d'honneur, une pom-pom girl finit devant la Cour suprême

La décision de la Cour suprême ne sera pas anodine La décision de la Cour suprême ne sera pas anodine[CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

De Snapchat à la Cour suprême. Ce 28 avril, la plus haute institution judiciaire des Etats-Unis examinait le cas de Brandi Levy, qui s'était fendue d'insultes et d'un doigt d'honneur sur l'application de partage de photos suite à sa non-sélection dans l'équipe d'élite de pom-pom girl de son lycée.

«Fuck l'école, fuck les pom-pom girls, fuck le softball, fuck à tout», avait-elle déclaré sur Snapchat alors qu'elle était âgée de 14 ans. Le message était finalement arrivé aux entraîneurs, elle s'est retrouvée privée des terrains pendant une année complète. Une décision injuste d'après ses parents, qui ont décidé d'attaquer le lycée au nom de la défense de la liberté d'expression, symbolisée par le premier amendement de la Constitution américaine

Si le tribunal avait donné raison à Brandi Levy, les autorités scolaires locales ont rétorqué en demandant à la Cour suprême d'intervenir. Ces dernières estiment que le comportement de l'adolescente, bien qu'il n'ait pas eu lieu au sein du lycée, a des effets «à l'intérieur». L'avocate du lycée Lisa Blatt a notamment expliqué que les cours en distanciels ont de plus réduit la frontière entre l'école et la vie privée. L'administration de Joe Biden s'est rangée du côté du corps enseignant, expliquant que ne pas sanctionner les propos d'élèves tenus en dehors lieux scolaires «affaiblirait les efforts de lutte contre le harcèlement en ligne». 

50 millions d'élèves concernés

Tout l'enjeu de la décision à venir de la Cour suprême provient d'une jurisprudence datant de 1969. À cette période, l'institution avait décidé que les élèves pouvaient porter des brassards noirs pour protester contre la guerre au Vietnam, au nom du premier amendement, mais que les discours qui altèrent le bon fonctionnement de l'école pouvaient, eux, être sanctionnés s'ils étaient tenus au sein des établissements. Lisa Blatt demande à ce que l'arrêt soit étendu, pour que les propos à l'extérieur des frontières scolaires soient donc également punis. 

Lors des débats ce 28 avril, plusieurs juges de la Cour suprême ont estimé que la sanction était trop forte. Le conservateur Brett Kavanaugh, lui-même entraîneur de basket, a déclaré : «elle est compétitrice, elle s'investit, elle s'est défoulée comme des millions d'autres enfants qui sont déçus de ne pas avoir été sélectionnés dans leur équipe scolaire. Mais un an de suspension me semble excessif». 

Visiblement partagés sur la question, les juges de la Cour suprême devraient rendre leur décision d'ici la fin du mois de juin. Si l'affaire peut sembler triviale au premier abord, elle aura un effet sur le long terme concernant «la liberté d'expression des 50 millions d'étudiants d'écoles publiques des Etats-Unis» comme l'écrit l'agence de presse Reuters

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