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Le Pérou a créé un comité officiel chargé de déterminer si la javel peut guérir le Covid

La situation sanitaire est critique au Pérou, le pays affiche un taux de mortalité par habitant parmi les plus élevés du monde. [ERNESTO BENAVIDES / AFP]

Au Pérou, la situation sanitaire est critique. Durement touché par le Covid-19, le pays voit émerger les théories les plus saugrenues et dangereuses : le Congrès vient notamment de voter la création d'un comité officiel censé déterminer si le dioxyde de chlore, cousin de l'eau de Javel, peut guérir les malades.

Ce n'est pas la première fois depuis le début de la pandémie que de tels produits chimiques sont mis en avant pour leurs supposés bienfaits contre le Covid-19. Des scientifiques du monde entier ont pourtant répété qu'il s'agit de substances dangereuses pour la santé.

En l'occurrence, le dioxyde de chlore est utilisé dans certains processus industriels, pour stériliser le matériel médical, nettoyer des machines ou blanchir le bois et les textiles. Ingéré ou injecté, il peut provoquer des hémorragies, mais aussi une insuffisance respiratoire et/ou rénale dont l'issue est potentiellement fatale. 

Resté sourd à ces mises en garde, le député Posemoscrowte Chagua, du parti extrémiste Union pour le Pérou, est à l'origine de cette motion, votée à 49 voies contre 39, jeudi 13 mai. Selon The Independent, les membres du comité mis en place par ce vote seront chargés de déterminer si le fait de boire ou d'injecter le dioxyde de chlore peut guérir du Covid-19.

Pour cela, ils devront notamment rencontrer les responsables du ministère de la Santé, mais aussi divers «scientifiques et experts dans le domaine». Samuel Cosmé, secrétaire général de la société péruvienne des spécialistes des soins intensifs, condamne cette initiative et affirme avoir déjà eu affaire, en tant que médecin, à des malades du Covid dont l'état s'était aggravé après l'ingestion de cet agent blanchissant.

«La situation avec la pandémie au Pérou est lamentable, tout comme celle de notre Congrès», déplore-t-il. Le pays, qui affiche l'un des taux de mortalité par habitant parmi les plus élevés du monde, a déjà fait les frais d'autres «traitements» supposés miraculeux face au Covid. Avant le dioxyde de chlore, l'hydroxychloroquine et l'ivermectine avaient déjà été mises en avant, notamment par des figures politiques péruviennes. 

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