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Etats-Unis : des images révèlent une nouvelle affaire de violence policière

L’agence de presse américaine Associated Press a réussi à mettre la main sur les images de caméras corporelles des policiers qui avaient arrêté Ronald Greene.[Michael M. Santiago / POOL / AFP]

L’agence de presse américaine Associated Press a réussi à mettre la main sur les images des caméras corporelles des policiers qui avaient arrêté Ronald Greene, il y a maintenant deux ans. Lors des faits, les agents sur place avaient déclaré que l’homme de 49 ans était décédé des suites d’un accident de voiture, alors que les images révélées aujourd’hui ne concordent pas avec leurs dires.

D’après l’avocat de sa famille, Lee Merritt, Ronald Greene se rendait en Floride depuis la Louisiane pour retrouver sa femme la nuit de sa mort. Interpellé le 10 mai 2019 après avoir commis une infraction routière, l’africain-américain avait été rapidement rattrapé par la police, alors qu’il se trouvait à bord de son véhicule.

C’est à ce moment-là que la vidéo commence. On peut entendre Ronald Greene s’excuser d’emblée auprès des agents qui s’approchent brusquement de sa voiture et ouvrent la portière du côté passager en lui criant dessus et en l’insultant. C’est alors qu’on perçoit le bruit d’un taser. Le quarantenaire gémit de douleur en répétant à l’agent «qu’il est désolé et qu’il a peur».

Tiré à l’extérieur de son SUV, on peut apercevoir le visage de Ronald en sang. Et d’après les caméras corporelles, les policiers sur place, l’insulte, le frappe, le menotte, puis le jette à terre avant de le trainer brièvement sur le sol pour le déplacer. Et alors que Ronald Greene les supplie et s’excuse, un policier lui envoie une autre décharge électrique dans le dos.

Durant les 46 minutes de la séquence, aucun des agents n’intervient pour porter secours à l’homme laissé alors sans surveillance, préférant s’essuyer les mains et le visage avec des lingettes désinfectantes. L’un d’eux se permet même de lâcher : «j’espère que ce type n’a pas le sida».

Quelques minutes plus tard, Ronald Greene réapparaît à l’image, inconscient et le corps mou. Chargé sur une civière d’ambulance, son bras est resté attaché à la rambarde. D’après le rapport médical, Ronald qui était en rémission de cancer depuis deux ans, était déjà mort en arrivant à l’hôpital. La violence des coups reçus en plus des décharges électriques auraient provoqué un arrêt cardiaque.

Des versions qui ne concordent pas avec la vidéo

À l’époque, la LSP (Police de Louisiana) avait omis de rapporter tous les faits, et différents récits se contredisaient. En premier lieu, la LSP avait expliqué à la famille que Ronald Greene s’était écrasé dans un arbre pendant la course poursuite, et était décédé suite à cet impact. Plus tard, ils avaient publié une autre version déclarant qu’ils reconnaissaient uniquement que Ronald Greene s’était opposé à eux, et était mort sur le chemin de l’hôpital.

Toutefois la famille s’est toujours opposée aux versions de la LSP. Une nouvelle affaire donc, de violence et d’injustice policière qui ne fait que s’ajouter aux nombreuses autres. Et d’après l’avocat de la famille, le décès de Ronald Greene présente certaines caractéristiques similaires au meurtre de George Floyd survenu le 25 mai 2020. Avec ces nouveaux éléments apportés, la maman de Ronald espère que la justice condamnera les personnes responsables de la mort de son fils.

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