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Iran : tout savoir sur Ebrahim Raïssi, le nouveau président ultraconservateur de la République islamique

Ebrahim Raïssi pourrait devenir le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi est le nouveau président iranien et succède à Hassan Rohani. [MORTEZA FAKHRI NEZHAD / YJC NEWS AGENCY / AFP]

C'est désormais officiel. L'ère d'Hassan Rohani a pris fin en Iran. Ce samedi 19 juin, la République islamique s'est en effet dotée d'un nouveau président en la personne d'Ebrahim Raïssi. Le candidat ultraconservateur a été élu, sans opposition, avec 62 % des voix dès le premier tour du scrutin.

C'est donc un virage politique très important que vient de prendre l'Iran, après huit années d'une présidence réformatrice qui n'a pas été couronnée de succès.

Le pays et ses habitants sont aujourd'hui plus que jamais victimes d'une crise économique causée par l'isolement de la nation et symbolisée par les sanctions imposées par les Etats-Unis et l'échec de l'accord sur le nucléaire.

Le mécontentement est d'ailleurs tel qu'il a poussé une majorité d'électeurs à boycotter le scrutin, avec un taux d'abstention évalué à 52 %, selon des résultats partiels. 

Un juge craint 

Ebrahim Raïssi possède une certaine réputation. Ce juge religieux est notamment connu pour avoir participé à une série de procès politiques pour se débarrasser de militants à la fin des années 1990, après la fin de la guerre entre l'Iran et l'Irak. D'après des ONG spécialisées dans les droits humains, plus de 5.000 personnes auraient été exécutées. Sa victoire à la fonction présidentielle étant désormais acquise, certains craignent donc désormais un «tour de vis» sécuritaire dans le pays. 

Mais avant de devenir le nouveau visage du pays, le politicien de 60 ans n'est pas resté inactif. Après une précédente candidature manquée à la présidentielle de 2017, il avait été nommé à la tête du pouvoir judiciaire en 2019, ce qui, déjà, avait fait de lui l'un des hommes les plus puissants du pays. Très investi dans la lutte contre la corruption, il était accusé par l'opposition d'avoir utilisé son poste pour ternir la réputation de ses principaux opposants politiques.  

Potentiel futur guide suprême 

Le poste de président de la République islamique d'Iran pourrait n'être qu'une étape dans la carrière d'Ebrahim Raïssi. En effet, il est considéré comme un proche de l'Ayatollah Ali Khamenei, l'actuel Guide suprême iranien. Si ce dernier ne l'a pas affirmé tel quel, il est admis qu'Ebrahim Raïssi était son favori pour le scrutin de vendredi, ce qui lui a sans doute donné un avantage dans les urnes. 

Mais ce n'est pas tout. En effet, il se murmure chez les observateurs que le nouveau président conservateur pourrait devenir le prochain Guide suprême du pays. Les deux hommes partageraient en effet des vues très semblables sur la manière de diriger le pays, d'autant qu'Ebrahim Raïssi était élève d'Ali Khamenei au séminaire. 

UN NOUVEL ACCORD SUR LE NUCLÉAIRE ? 

Depuis le départ de Donald Trump et l'arrivée au pouvoir de Joe Biden, l'hypothèse d'un nouvel accord sur le nucléaire iranien fait son chemin. Si Ebrahim Raïssi ne s'est jamais montré très ouvert aux négociations avec l'étranger, il est impératif pour le pays de faire lever les sanctions internationales. Depuis plusieurs années, le pays souffre en effet d'une crise économique et sociale qui fait des ravages. 

A noter que les négociations ne devraient pas être aisées. Comme le rappelle Bloomberg, Ebrahim Raïssi était hostile à l'accord de Vienne signé en 2015. L'Ayatollah Khamenei étant cependant favorable à de nouvelles négociations. En définitive, il est peu probable que le président élu refuse de discuter avec les nations occidentales. 

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