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La Trump Organization et son directeur financier inculpés pour de multiples fraudes fiscales

Le siège de la Trump Organization se trouve au sein de la Trump Tower, à New York.[SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Allan Weisselberg, 73 ans, est arrivé au tribunal menotté, ce jeudi 1er juillet. Le directeur financier de la Trump Organization, ainsi que la firme familiale de l'ex président des Etats-Unis, sont inculpés pour de multiples fraudes fiscales. Ils ont plaidé non-coupable.

L'acte d'accusation, rendu public après l'audience, stipule qu'Allan Weisselberg et l'entreprise de Donald Trump se sont «conduits systématiquement» de façon à sous-évaluer la rémunération de ce dernier et d'autres employés non mentionnés, afin de payer des impôts «substantiellement inférieurs».

Le directeur financier, l'un des fidèles de Donald Trump, est accusé d'avoir perçu des avantages en nature dans le cadre de son travail au sein de la Trump Organization, sans les déclarer au fisc. Il est question d'1,7 millions de dollars dissimulés entre 2005 et 2021, liés à un appartement dans un quartier huppé, à la location en leasing de deux Mercedes et à de l'argent liquide pour ses vacances.

Par ailleurs, Allan Weisselberg est accusé d'avoir menti sur son lieu de résidence pour réduire ses impôts. Il affirmait ne pas vivre à New York, ce qui est faux. Le directeur financier a laissé son passeport au tribunal avant d'être remis en liberté en attente d'une nouvelle audience, le 20 septembre. Selon des experts judiciaires, la plus sérieuse des accusations qui pèsent sur lui pourrait lui valoir 15 ans de prison.

L'un des avocats de la Trump Organization, Alan Futerfas, estime que l'affaire est «politiquement motivée». Donald Trump lui-même accuse les deux procureurs qui chapeautent le dossier, deux démocrates, de vouloir lui nuire personnellement.

«un vaste et audacieux système de paiements illégaux»

Cyrus Vance, le procureur de Manhattan, a lancé une enquête sur l'activité de la Trump Organization il y a plus de deux ans, avec l'aide de Letitia James, la procureure de l'Etat de New York. Il s'est notamment battu pour obtenir les déclarations d'impôts de Donald Trump, premier président américain depuis les années 1970 à ne pas les avoir publiées.

Alors que l'ex chef d'Etat dénonce une «chasse aux sorcières», le procureur Carey Dunne, présent à l'audience, préfère parler de «vaste et audacieux système de paiements illégaux». Il réfute la défense de la Trump Organization selon laquelle les faits reprochés constituent des pratiques standards dans le monde des affaires. «Elles ont été orchestrées par des cadres au plus haut niveau de l'entreprise, qui en profitaient financièrement en obtenant des augmentations secrètes», assure-t-il.

Pour l'heure, Donald Trump et sa famille ne sont pas directement mis en cause mais, à ce stade, l'affaire risque déjà de leur être préjudiciable. D'après Berverly Moran, professeure de droit à l'université Vanderbilt, lorsqu'une entreprise est inculpée, les banques qui la financent ont tendance à lui demander de rembourser ses dettes. Or, la Trump Organization est lourdement endettée et pourrait donc se retrouver «dans une position financière difficile».

Sans compter que, pendant ce temps-là, l'enquête se poursuit. «Nous suivrons les faits où qu'ils nous mènent», a prévenu Letitia James, après l'audience du 1er juillet. La situation pourrait donc encore se compliquer pour Donald Trump : en début de semaine l'un des avocats de la Trump Organization a reconnu que l'ancien chef d'Etat n'était «pas encore tiré d'affaire».

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