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Système hospitalier «effondré» : tout savoir sur la situation sanitaire en Tunisie

Des employés municipaux placent le corps d'une victime du Covid-19 dans un cercueil à l'hôpital Ibn al-Jazzar, dans la ville de Kairouan, le 4 juillet 2021. [FETHI BELAID / AFP].

La situation sanitaire liée au coronavirus s'est considérablement aggravée en Tunisie ces dernières semaines. Une nouvelle vague atteint des niveaux jamais franchis depuis mars 2020, mettant en péril le système hospitalier local.

Des chiffres inédits

Mercredi 7 juillet, la Tunisie a enregistré 9.823 nouveaux cas, un record dans le pays depuis le début de la pandémie. Vendredi 9 juillet, 189 personnes sont mortes du Covid-19. La propagation des variants Alpha et Delta semble jouer un rôle dans la hausse des contaminations.

Avec 16.050 décès depuis le début de l'épidémie, la Tunisie est le pays du Maghreb qui a le plus souffert du Covid-19.

LES HÔPITAUX DÉBORDÉS

92% des lits de réanimation dans le public sont actuellement occupés et ceux de la capitale sont pleins, selon les chiffres du ministère de la Santé.

L'oxygène vient aussi à manquer, poussant la population à créer des cagnottes en ligne pour aider les hôpitaux. La consommation quotidienne d'oxygène a atteint un niveau de 5.500 litres par jour, contre 400 à 500 avant le début du nouveau pic il y a deux semaines, selon l'administration régionale de la santé à Kairouan. 

Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent des patients à même le sol dans des établissements débordés, que ce soit à Tunis ou dans des régions plus pauvres comme Kairouan.

 

Des autorités tantôt alarmistes, tantôt rassurantes

«La situation sanitaire actuelle est catastrophique. Les cas ont augmenté énormément. Le système sanitaire s'est malheureusement effondré», avait déclaré jeudi la porte-parole du ministère de la Santé Nissaf Ben Alaya dans un entretien accordé à la radio tunisienne. «Si nous n'unissons pas nos efforts, la catastrophe (sanitaire) va empirer.»


Des déclarations qui ont provoqué la panique dans le pays. Ce vendredi, les autorités ont fait volte-face et démenti les informations selon lesquelles le système hospitalier tunisien se serait effondré.

«L'expérience accumulée par nos équipes de santé, la mise à disposition de capacités de réanimation et d'oxygène et les hôpitaux de campagne ont permis au système de santé de faire face aux défis épidémiologiques et de continuer à soigner les patients malgré des décennies d'insuffisance des infrastructures. Par conséquent, le ministère confirme que le système de santé ne s'est pas effondré et restera inébranlable face à toutes les difficultés [...]», peut-on lire dans un  communiqué publié sur la page Facebook du ministère.

Une vaccination insuffisante

Le taux de vaccination du pays n'est pas encore suffisant pour absorber un regain épidémique. En Tunisie, seules 600.000 personnes sont ainsi complètement vaccinées, soit 5% de la population. Il y a un mois, le chef du gouvernement Hichem Mechichi pointait un manque de doses. «La Tunisie n’a reçu pour le moment que 1,6 million de doses pour une population de 12 millions d’habitants. Le pays a besoin de vaccins sans attendre», avait-il déclaré. Selon les observateurs, le rythme de vaccination est encore trop lent.

Des mesures strictes mises en place

Face à la situation, la Libye a décidé jeudi de fermer ses frontières et de suspendre les vols avec la Tunisie pour une semaine.

Pour limiter la propagation du virus, les autorités tunisiennes ont ordonné le confinement de la population dans six gouvernorats, ou provinces, où le taux de propagation du virus est particulièrement élevé, dont Tunis et sa banlieue.

Le gouvernement a prolongé jusqu'au 31 juillet le confinement et le couvre-feu nocturne dans ces six gouvernorats et annoncé l'interdiction des déplacements entre les régions.

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