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Pegasus : face au scandale, Israël crée une commission d'enquête parlementaire

Le logiciel d'espionnage Pegasus a été conçu par la société israélienne de cyber-sécurité NSO.[JOEL SAGET / AFP]

Pegasus : depuis quelques jours, on ne parle que de lui, y compris dans les plus hautes sphères. Ce logiciel, conçu par la société israélienne de cyber-sécurité NSO, est au coeur d'un scandale mondial d'espionnage, dont l'ampleur a poussé l'Etat d'Israël à réagir. Ce jeudi 22 juillet, le pays a décidé d'ouvrir une enquête parlementaire à ce sujet.

Il s'agit de se pencher sur les accusations selon lesquelles Pegasus a été utilisé «à mauvais escient» par certains Etats, pour espionner des personnalités. En effet, Forbidden Stories et Amnesty international ont obtenu une liste de 50.000 numéros de téléphone sélectionnés par les clients de NSO depuis 2016 pour être potentiellement surveillés. Les deux organisations se sont ensuite rapprochées d'un consortium de 17 médias qui ont révélé l'existence de ce document, dimanche 18 juillet.

Parmi les personnes visées figureraient au moins 180 journalistes, 85 militants des droits humains et même 14 chefs d'Etat. Selon certaines sources, Emmanuel Macron en fait partie. Une information que la société à l'origine du logiciel réfute. L'enquête parlementaire annoncé par le gouvernement israélien doit donc permettre d'éclaircir la situation.

Selon Ram Ben-Barak, à la tête de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Parlement israélien, une «commission composée d'un certain nombre de groupes» a été désignée afin de mener les investigations. Leurs conclusions permettront aux autorités d'évaluer si «des corrections» doivent être apportées.

Un produit de cyber-sécurité offensif

De son côté, l'ONG Reporters sans frontières estime déjà qu'un moratoire sur les ventes de Pegasus devrait être élaboré, tandis que la chancelière allemande, Angela Merkel, demande davantage de restrictions pour encadrer la vente de tous les systèmes semblables à celui conçu par NSO.

Mais cette dernière assure que son logiciel a pour unique vocation d'obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes. Au même titre qu'une arme, ce produit de cyber-sécurité offensif, destiné à infiltrer des systèmes informatiques, doit obtenir le feu vert du ministère israélien de la Défense pour être vendu à un pays tiers.

Ainsi, NSO affirme avoir vendu Pegasus à plus d'une quarantaine de pays, à chaque fois avec l'aval des autorités israéliennes. Sous le feu des critiques, le PDG de l'entreprise, Shalev Hulio, dénonce une tentative de «salir l'ensemble de la cyber-industrie israélienne». Se disant «très favorable» à l'ouverture de cette enquête parlementaire, il est convaincu qu'elle permettra de «blanchir» sa société.

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