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Pegasus : le Maroc porte plainte contre Amnesty International et Forbidden Stories pour diffamation

Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre. Une première audience procédurale est prévue le 8 octobre. [INA FASSBENDER/AFP]

En révélant le scandale d'espionnage lié au logiciel Pegasus, Amnesty International et Forbidden stories se sont attiré les foudres du Maroc. Le pays, accusé d'avoir eu recours au logiciel, a décidé, ce jeudi 22 juillet, d'attaquer les deux associations en diffamation.

La plainte a été déposée en France, devant le tribunal correctionnel de Paris. Dans un communiqué Me Olivier Baratelli, avocat mandaté par le royaume du Maroc et son ambassadeur dans l'Hexagone, dénonce des «allégations mensongères» de la part d'Amnesty International et Forbidden Stories. Il affirme qu'elles «avancent des éléments sans la moindre preuve concrète et démontrée».

Pour rappel, les deux associations ont obtenu une liste de 50.000 numéros de téléphone potentiellement surveillés par les clients de NSO, la société israélienne qui a conçu le logiciel Pegasus. Elles l'ont ensuite partagée avec un consortium de 17 médias, qui ont révélé son existence, dimanche 18 juillet.

Or, ce document mentionne les numéros d'au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d'entreprise qui, d'après l'analyse du consortium, sont pour beaucoup localisés au Maroc, en Arabie Saoudite et au Mexique.

Emmanuel Macron visé ?

Mais la colère du gouvernement marocain est surtout liée aux informations révélées par Le Monde et Radio France, mardi 20 juillet. Ces deux membres du consortium contacté par Amnesty international et Forbidden Stories affirment qu'une ligne téléphonique d'Emmanuel Macron faisait partie des «numéros sélectionnés par un service de sécurité de l'Etat marocain [...] pour un potentiel piratage».

Des intentions dont le Royaume se défend. Dès lundi 19 juillet, le gouvernement marocain démentait avoir acquis des «logiciels informatiques pour infiltrer des appareils de communication». Les accusations à son encontre ont conduit à l'ouverture d'une enquête judiciaire par le parquet général marocain mercredi 21 juillet, la veille de cette plainte en France.

Olivier Baratelli déplore un «procès d'intention médiatique, infondé et visiblement créé de toute pièce pour destabiliser la relation diplomatique profonde entre le Maroc et la France». Décidé à «ne pas laisser impunis les multiples mensonges et les fake news propagés ces derniers jours», le Maroc se prépare à une première audience procédurale le 8 octobre, devant la chambre spécialisée en droit de la presse. Le procès, lui, devra sans doute attendre environ deux ans. 

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