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Hong Kong : un homme condamné pour terrorisme pour la première fois en vertu de la loi sur la sécurité nationale

L'activiste Tong Ying-kit avait été arrêté en 2020 lors d'une manifestation pro-démocratie à Hong Kong. L'activiste Tong Ying-kit avait été arrêté en 2020 lors d'une manifestation pro-démocratie à Hong Kong. [ISAAC LAWRENCE / AFP]

À Hong Kong, la justice a déclaré un homme coupable de terrorisme et de tentative de sécession dans le tout premier procès intenté dans l’ancienne colonie britannique, en vertu de la loi controversée sur la sécurité nationale.

Tong Ying-kit, 24 ans, a été reconnu coupable par un panel de trois juges, et risque désormais la prison à perpétuité. Sa peine sera prononcée ultérieurement. Il avait été arrêté lors d’une manifestation en juillet 2020, le jour de l’entrée en vigueur de la loi, après avoir foncé à moto sur trois policiers et brandi une affiche où il était inscrit «libérer Hong Kong, la révolution de notre temps», principal slogan des militants pro-démocratie.

L’accusé avait plaidé non-coupable, mais à l’issue des quinze jours de procès, la justice a considéré que l’utilisation de ce slogan indépendantiste pouvait inciter d’autres citoyens à «commettre des actes de sécession».

Les juges ont également considéré que le fait de ne pas s’arrêter aux contrôles des forces de l’ordre et de foncer délibérément sur des policiers constituait des «violences graves contre les personnes» et mettait «gravement en danger la sécurité publique», rapporte Hong Kong Free Press.

Une «violation du droit international»

Yamini Mishra, directrice régionale de l’ONG Amnesty International en Asie-Pacifique a réagi à la condamnation de Tong Ying-kit, la considérant comme «un moment inquiétant pour les droits humains à Hong Kong» et comme une violation du droit international, «en vertu duquel l'expression ne doit pas être criminalisée».

«Le verdict d'aujourd'hui souligne le fait que l'expression de certaines opinions politiques dans la ville est désormais officiellement un crime, potentiellement passible de la prison à vie», souligne-t-elle dans un communiqué. Cette première condamnation crée effectivement un précédent judiciaire qui rend illégale l'utilisation de certains slogans politiques.

Depuis sa promulgation, la loi sur la sécurité nationale, texte qui entend réprimer le «séparatisme», le «terrorisme», la «subversion» et la «collusion avec des forces étrangères» est devenue le principal outil de répression du gouvernement soutenu par Pékin. Une soixantaine de personnes ont déjà été arrêtées, notamment des professeurs, étudiants, ou encore le magnat de la presse Jimmy Lai, ancien patron du journal pro-démocratie Apple Daily, fermé par les autorités il y a quelques semaines.

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