En direct
A suivre

Vatican : un procès inédit sur fond de corruption et scandales financiers

Le cardinal Becciu est le principal accusé du procès Le cardinal Becciu est le principal accusé du procès [ANDREAS SOLARO / AFP]

Un procès hors norme. Ce 27 juillet débute au Vatican le jugement de dix personnes pour la gestion opaque des fonds de la secrétairerie d'Etat, à savoir l'organe central de l'Etat le plus petit du monde.

Parmi les accusés, à qui l'on reproche notamment des faits de corruption ou de détournements de fonds, se trouve le cardinal Becciu, ancien numéro 3 du Vatican. Il sera jugé par un laïc, ce qui est une première au Saint-Siège. En effet, ce procédé est entré en vigueur il y a peu suite à une réforme décidée par le pape François. Jusqu'alors, les évêques et les cardinaux étaient protégés par le système, ce que le souverain pontife considérait comme des «privilèges datant du passé». 

L'affaire remonte à 2014. À cette période, le Vatican avait acheté pour 200 millions d'euros un immeuble londonien. L'entreprise se montait grâce à des sociétés écrans et le paiement d'intermédiaire avec des pots-de-vin. Seulement cet achat s'est traduit par de lourdes pertes financières, et de nombreux membres du clergé ont été mis en cause pour leur gestion de l'affaire. 

«On doit défendre l'honorabilité du Saint-Siège. Peut-être que quelqu'un a fait quelque chose qu'il ne devait pas faire, ce sera le jugement qui l'établira», a promis Pietro Parolin, cardinal secrétaire d'Etat du Vatican. Le cardinal Becciu, de son côté, continue de clamer son innocence et s'est récemment dit «victime d'un complot». 

Un effort de transparence 

En agissant ainsi, le pape François fait précisément ce pour quoi il avait été choisi : mettre de l'ordre dans les finances du Vatican. Une tâche difficile, tant les différents fonds sont gérés de manière opaque depuis des années. En 2017, le souverain pontife avait d'ailleurs imagé la complexité de la chose, expliquant qu'assainir les comptes revenait à «nettoyer le sphinx égyptien avec une brosse à dents».

Parmi ses efforts, l'on retrouve notamment une régulation pour l'attribution des marchés publics via des appels d'offres. Une première dans l'Etat, qui avait pour objectif d'éviter la corruption. De plus, dans un souci de transparence le 24 juillet dernier, le Saint-Siège a dévoilé l'ensemble de son patrimoine immobilier, qui compte plus de 5.000 biens à travers le monde

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités