Le chancelier autrichien Sebastian Kurz s'est dit, dimanche 22 août, opposé à l’accueil de réfugiés afghans supplémentaires sur son sol.
Sur Twitter, le dirigeant de 34 ans a expliqué que (si) «les événements en Afghanistan sont dramatiques», il ne «fallait pas» pour autant «répéter les erreurs de 2015», année où des centaines de milliers de migrants étaient arrivés en Europe.
Avec plus de 40.000 ressortissants déjà présents sur son territoire, l'Autriche est en effet le pays qui accueille la plus large communauté afghane en Europe rapportée à sa population, précise Euronews.
Die Ereignisse in Afghanistan sind dramatisch, aber wir dürfen die Fehler von 2015 nicht wiederholen. Den Menschen aus #Afghanistan soll in benachbarten Staaten geholfen werden. Die #EU muss die Außengrenzen sichern sowie illegale Migration und Schlepper bekämpfen.
— Sebastian Kurz (@sebastiankurz) August 22, 2021
L'affaire Léonie, du nom de cette adolescente de 13 ans, retrouvée morte fin juin à Vienne, après avoir été droguée et violée, a par ailleurs relancé ces dernières semaines le débat sur le droit d’asile et les expulsions vers l’Afghanistan.
Les quatre suspects sont en effet tous originaires de ce pays. Ils ont entre 16 et 25 ans. L'un d'eux a du reste été arrêté à Londres, au Royaume-Uni, après plusieurs jours de cavale, donnant de l'eau au moulin de ceux qui accusent l'Europe d'être une passoire migratoire.
L'Europe fracturée sur la question des réfugiés
Alors que le sujet des réfugiés afghans devait être justement abordé, ce mardi, par les pays du G7, les déclarations du chancelier autrichien sont venues montrer, en Europe précisément, à quel point cette question peut être source de divisions.
Car si nombre d'Etats européens se disent prêts à accueillir à bras ouverts ces Afghans fuyant les talibans, ce n'est pas le cas partout comme l'a résumé un autre tweet, émis cette fois par le Premier ministre slovène Janez Jansa, qui occupe la présidence tournante de l'UE.
If women can organize and fight against the #Taliban in some parts of #Afghanistan, so should men. It is not the duty of the #EU or #Slovenia to help and pay everyone on the planet who is fleeing, instead of fighting for their homeland. pic.twitter.com/cio0bxSCAz
— Janez Janša (@JJansaSDS) August 22, 2021
«Ce n'est pas le devoir de l'UE ou de la Slovénie d'aider et de financer tous ceux qui fuient, au lieu de se battre pour leur patrie», a ainsi écrit le dirigeant, dans un style direct, loin des conventions diplomatiques qui siéent à la fonction.
Faute d'accord de coopération trouvé rapidement, l'accueil des Afghans en Europe pourrait au demeurant devenir un sujet des plus brûlants pour Paris. La France s'apprête en effet à hériter de la présidence tournante de l'Union européenne, le 1er janvier prochain. Le pays sera alors à quelques mois seulement de l'élection présidentielle de 2022.