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La Pologne et les pays baltes veulent construire des barrières anti-migrants

La Pologne a également augmenté ses effectifs militaires à la frontière avec le Bélarus. [JANEK SKARZYNSKI / AFP]

La Pologne a annoncé lundi qu'elle allait ériger une «solide clôture» de barbelés, haute de 2,5 mètres, à la frontière polono-bélarusse et y augmenter ses effectifs militaires pour empêcher les migrants de pénétrer sur son sol.

Varsovie et les trois pays baltes (la Lituanie, la Lettonie et l'Estonie) ont dénoncé ensemble une «attaque hybride» organisée par le Bélarus qui, selon eux, encourage les migrants à passer illégalement sur le territoire de l'Union européenne. 

Le ministre polonais de la Défense, Mariusz Blaszczak, a précisé lundi qu'une nouvelle clôture «à l'instar de celle qui a fait ses preuves à la frontière serbo-hongroise», composée de quelques spirales superposées de fils barbelés, doublerait la première barrière à fil unique qui s'étend déjà sur environ 130 kilomètres, soit sur près d'un tiers de la longueur de la frontière entre les deux pays. «Les travaux commenceront dès la semaine prochaine», a déclaré Mariusz Blaszczak à la presse.

Le ministre a annoncé que les effectifs militaires à la frontière allaient prochainement doubler, pour atteindre environ 2.000 soldats dépêchés sur place afin de soutenir la police des frontières. «Nous nous opposerons à la naissance d'une nouvelle voie de trafic d'immigrés, via le territoire polonais», a-t-il insisté.

des représailles du Bélarus aux sanctions de l'UE ?

Les quatre pays de la partie orientale de l'Union européenne ont exhorté lundi l'Organisation des Nations unies à prendre des mesures à l'encontre du Bélarus.

Les Premiers ministres d'Estonie, de Lettonie, de Lituanie et de Pologne ont assuré dans une déclaration commune que l'afflux des migrants avait été «planifié et systématiquement organisé par le régime d'Alexandre Loukachenko».

Des milliers de migrants, pour la plupart originaires du Moyen-Orient, ont franchi la frontière bélarusso-européenne ces derniers mois, ce que l'Union européenne considère comme une forme de représailles du régime bélarusse face aux sanctions de plus en plus sévères que l'UE lui impose.

«Il est grand temps de porter la question du mauvais traitement infligé aux migrants sur le territoire bélarusse à l'attention des Nations unies, notamment du Conseil de sécurité des Nations unies», peut-on lire dans la déclaration.

des situations inextricables

Les quatre pays affirment qu'ils accorderont toute la protection nécessaire aux réfugiés traversant la frontière, conformément au droit international, mais ils demandent également d'«éventuelles nouvelles mesures restrictives de la part de l'UE pour empêcher toute nouvelle immigration illégale organisée par l'Etat bélarusse».

Dans de nombreux cas, les autorités de Minsk repoussent les migrants vers la frontière de l'UE, ce qui a déjà conduit à des situations inextricables.

Un groupe de migrants afghans est ainsi bloqué depuis deux semaines sur une section de la frontière entre la Pologne et le Bélarus.

Des organisations polonaises des droits de l'Homme et l'opposition libérale accusent le gouvernement nationaliste-conservateur polonais de refuser de secourir les personnes ayant besoin d'aide et d'ainsi violer le droit international.

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