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Brésil : manifestations pro et anti Bolsonaro sous haute tension pour la fête nationale

Avec une cote de popularité en baisse, le président brésilien Jair Bolsonaro compte sur ses partisans afin que ceux-ci défilent partout dans le pays et fassent une démonstration de force, ce mardi, jour de la fête nationale. En réponse, les opposants au président d’extrême-droite ont aussi annoncé manifester ce mardi, laissant craindre des tensions entre les différents cortèges.

Des milliers de manifestants se sont réunis ce mardi matin, jour de l'Indépendance, dans les rues de Brasilia et de Sao Paulo, galvanisés par les appels du président brésilien. Sur place dans la capitale brésilienne, Jair Bolsonaro a prononcé un discours devant ses partisans, s’en prenant à la Cour Suprême : «Nous ne voulons pas de rupture, nous ne voulons pas nous battre avec un quelconque pouvoir. Mais nous ne pouvons pas accepter qu'une seule personne trouble notre démocratie. Nous ne pouvons pas admettre qu'une personne mette notre liberté en danger», a-t-il déclaré, rapporte le média brésilien Globo

Il fait ainsi référence à l'un des juges de la Cour Suprême, Alexandre de Moraes, qui a lancé une enquête contre Bolsonaro pour dissémination de fausses informations, et des perquisitions chez plusieurs de ses proches, soupçonnés de financer des groupes de manifestants favorables à un coup d’État. Un autre juge, Luis Roberto Barroso, membre du Tribunal supérieur électoral (TSE), a aussi lancé une enquête sur le président à la suite de ses attaques récurrentes contre le système de vote électronique.

L’enjeu de ces manifestations est donc pour le président de faire pression sur la Cour Suprême brésilienne, qui supervise ces enquêtes le mettant en cause lui et ses proches. Ces grandes mobilisations représentent même un «ultimatum» pour les deux juges de la plus haute instance judiciaire du pays, selon les mots du président d'extrême droite.

Une démonstration de force 

A Brasilia, les abords de la Cour Suprême ont été barricadés et un grand dispositif de sécurité a été mis en place, craignant que les manifestant pro-Bolsonaro ne prennent exemple sur leurs certains Américains, et n’envahissent l’institution, comme l’avaient fait les partisans de Trump au Capitole en janvier dernier. Selon CNN Brésil, les forces de l’ordre procéderont même à des fouilles pour saisir les armes à feu et armes blanches, craignant des phénomènes de violences.

Lundi soir, déjà, des groupes de manifestants avaient forcé un barrage policier pour envahir la place des Trois Pouvoirs, où se trouvent le Congrès et la Cour Suprême, alors fermée au public pour éviter les débordements. 

Face aux critiques toujours grandissantes sur sa gestion de la crise du Covid-19, qui a fait plus de 580.000 morts à ce jour, aux accusations de corruption et aux nombreuses enquêtes contre son gouvernement et sa famille, Jair Bolsonaro veut rassembler sa base électorale pour ne pas montrer ses faiblesses. Selon le politologue brésilien Guilherme Casarões, cité par CNN : «Le seul moyen pour Bolsonaro de faire croire qu'il reste populaire est de descendre dans la rue. Des rassemblements, des cortèges dans des endroits stratégiques, des photos grandioses à mettre sur le mur de son bureau. Il n'a pas de valeur statistique, mais il a un pouvoir d'image.»

L’opposition a elle aussi décidé de descendre dans la rue ce mardi, pour contrer le mouvement bolsonariste. Si les différents cortèges ne doivent pas se croiser, la présence de pro et anti-Bolsonaro dans les rues fait craindre des affrontements.

Selon le dernier sondage de l'institut brésilien Datafolha, l'ex-président de gauche encore ultra-populaire Lula Da Silva est donné vainqueur au second tour de la prochaine élection présidentielle de 2022 à 58%, contre 31% pour Jair Bolsonaro. En cas de victoire, il reprendrait alors le pouvoir à l'âge de 77 ans.

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