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Tout savoir sur Elizabeth Holmes, l'ancienne star de la Silicon Valley condamnée pour fraude

La jeune femme s'était inspirée de Steve Jobs pour son style vestimentaire La jeune femme s'était inspirée de Steve Jobs pour son style vestimentaire. [Andrew Burton / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Un scandale financier qui avait surpris toute l'Amérique. Passée de véritable star de la Silicon Valley à menteuse éhontée dans les médias américains, Elizabeth Holmes a été condamnée pour fraude ce lundi 3 janvier en Californie.

Une ascension folle 

En 2003, une jeune américaine anonyme crée une entreprise dans le domaine de la santé : Theranos. A ce moment précis, Elizabeth Holmes compte révolutionner le marché des prises de sang, en proposant une solution capable de réaliser des centaines d'analyses en ne prélevant qu'une goutte de sang. L'objectif est également de pouvoir prescrire les médicaments directement grâce au procédé.

Rapidement, les Américains s'entichent de la jeune femme, qui connaît les codes des entrepreneurs de la Silicon Valley. Souvent aperçue avec un col roulé comme Steve Jobs, qu'elle admire, elle présente sa solution et promet un monde où «personne n'aura besoin de dire au revoir trop tôt».

Les prises de sang étant particulièrement chères aux Etats-Unis, Theranos intrigue et devient populaire, au point de susciter les convoitises de l'armée américaine et d'être valorisé à 9 milliards de dollars. Elizabeth Holmes devient alors la plus jeune milliardaire à ne pas avoir hérité de sa fortune, et est classée par le Time Magazine comme l'une des 100 personnalités les plus influentes du monde. 

La chute 

Mais douze ans après la création de l'entreprise, et alors que les véritables innovations se font toujours attendre, tout bascule. Le Wall Street Journal, et en particulier le journaliste John Carreyrou, a enquêté sur Theranos, surpris par le manque de preuves scientifiques fournies par Elizabeth Holmes. En dénonçant les manquements de l'entreprise, le journaliste contraint les autorités sanitaires à intervenir. 

En 2018, elle est accusée d'avoir trompé les investisseurs en mentant sur la situation financière de Theranos, mais aussi sur la réussite de son produit. L'entreprise réalisait une partie des tests promis grâce à des analyseurs de concurrents comme Siemens. Theranos a fini par être dissoute, et l'entrepreneuse a été inculpée pour fraudes.

Son histoire démontre, selon les observateurs, les dérives de l'entreprenariat de la Silicon Valley. L'une des devises les plus marquantes de ce secteur est en effet : «fake it until you make it» («Fais semblant jusqu'à ce que ça marche», en français). 

une sentence à venir 

Après plus de trois mois de procès et sept jours de délibérations, le jury du tribunal de San José a reconnu Elizabeth Holmes coupable d'escroquerie envers des investisseurs. En revanche, faute d'accord sur d'autres faits qui lui étaient reprochés, elle a été a acquittée de certains chefs d'accusation, comme celui de «complot en vue de commettre une fraude informatique».

Cette condamnation expose cette femme de 37 ans à plusieurs dizaines d'années de prison, mais la peine sera prononcée à une date ultérieure par le tribunal fédéral.

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