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Îles Féroé : quelle «tradition ancestrale» se cache derrière la mise à mort de plus de 1.400 dauphins ?

La chasse de cétacés fait partie des traditions des Îles Féroé. La chasse de cétacés fait partie des traditions des Îles Féroé. [Christophe SIMON / AFP]

Dimanche dernier, plus de 1.400 dauphins ont été mis à mort aux Îles Féroé, dans un fjord au centre de l’archipel, au nom d’une tradition ancestrale, le «Grindadráp» ou «grind».

Il s’agit d’une technique de chasse traditionnelle, qui a lieu chaque année aux îles Féroé, parfois plusieurs fois par an. Elle consiste à encercler avec des bateaux des mammifères marins, principalement des dauphins-pilotes, aussi appelés globicéphales noirs, mais aussi exceptionnellement des dauphins à flancs blancs, et de les repousser vers le rivage, où ils sont abattus par des pêcheurs à coups de couteau.

La viande de dauphin-pilote représente l’une des seules sources de protéines disponible aux îles Féroé, et leur chasse a permis aux populations locales d’y survivre depuis des centaines d’années. Le grind est désormais davantage pratiqué pour son aspect culturel que par nécessité alimentaire.

Si ces chasses provoquent l’émoi et l’indignation des associations de protection des animaux, elles restent néanmoins totalement légales et encadrées par les autorités féroïennes. Le produit de cette chasse n’est pas commercialisé, mais la viande est distribuée à la population locale. «Il ne fait aucun doute que la chasse aux cétacés dans les îles Féroé est un spectacle dramatique pour les personnes peu habituées à la chasse et au massacre de mammifères. Ces chasses sont néanmoins bien organisées et entièrement réglementées», s’est justifié un porte-parole du gouvernement auprès de l’AFP ce mardi.

L’association Sea Shepherd a fermement dénoncé cette chasse et estime que le grind de dimanche dernier a atteint des records, avec 1.428 dauphins tués. Selon la BBC, environ 600 globicéphales noirs sont tués chaque année, et seulement quelques dauphins à flancs blancs (35 en 2020, 10 en 2019). Le président de l’Association des baleiniers féroïens a reconnu auprès du média britannique que ce dernier grind avait été «excessif». «Quand le groupe a été trouvé, ils (les participants, ndlr) ont estimé qu'il n'y avait que 200 dauphins», a-t-il expliqué. Ce n'est qu'une fois la mise à mort exécutée que les pêcheurs se seraient rendu compte du nombre très important de dauphins. 

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