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Le plus haut gradé de l'armée américaine craignait que Donald Trump attaque la Chine

L'ancien président américain n'a pas apprécié la sortie du gradé. [Brandon Bell / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP]

Tellement inquiet du comportement de Donald Trump à la fin de son mandat, le chef d'état-major de l'armée américaine, le général Mark Milley aurait pris secrètement des mesures pour éviter une guerre avec la Chine.

Le plus haut gradé de l'armée américaine aurait téléphoné à son homologue chinois pour lui assurer que les Etats-Unis n'attaqueraient pas la Chine, affirment des journalistes du Washington Post dans un nouveau livre à paraître dans les prochains jours. Le général Mark Milley aurait aussi fait promettre à ses adjoints de ne pas obéir directement si le président républicain, qui venait de s’incliner face à Joe Biden lors de l’élection du 3 novembre, émettait un ordre sur l'usage de l'arme nucléaire.

Dans son appel à son homologue chinois, le chef d’Etat-major aurait dit : «Général Li, je veux vous assurer que l'Etat américain est stable et que tout va bien se passer. (…) Nous n'allons pas attaquer ni mener d'opérations militaires contre vous».

Il l’aurait rappelé une seconde fois, après l'assaut contre le Congrès américain. «Tout va bien», lui a-t-il dit. «Mais la démocratie, c'est quelquefois brouillon».

Il faut le juger pour trahison, estime Donald Trump

«Certains peuvent penser que Milley a outrepassé son autorité et s'est attribué des pouvoirs excessifs», écrivent les auteurs du livre «Péril». Interrogé, l'état-major américain s'est abstenu de tout commentaire.

Donald Trump a de son côté critiqué vertement le général Milley. «Je suppose qu'il sera jugé pour trahison s'il a échangé avec son homologue chinois derrière le dos du président», a-t-il estimé lancé dans un communiqué partagé par l’Agence France-Presse.

Le sénateur républicain de Floride Marco Rubio s'est lui aussi indigné des actions de Mark Milley, appelant Joe Biden à démettre «immédiatement» le chef d'état-major de ses fonctions. «Cela risque de mettre en pièces le principe bien établi dans notre pays du contrôle des civils sur les militaires».

Le deuxième appel du chef d'état-major au général Li est intervenu au lendemain d'une conversation téléphonique avec la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui voulait s'assurer que Donald Trump ne puisse pas utiliser les codes nucléaires. L’attaque du Capitole venait de se produire.

Elle avait fait état publiquement de cet appel, dans une lettre à son groupe parlementaire, mais sans entrer dans les détails. Les journalistes en publient la transcription de la conversation : «Quelles sont les mesures possibles pour empêcher un président déséquilibré de déclencher des hostilités armées ou d'avoir accès aux codes et d'ordonner une attaque nucléaire», demande Nancy Pelosi. «S'ils ne peuvent même pas l'empêcher d'attaquer le Capitole, qui sait ce qu'il peut faire d'autre?», ajoute-t-elle.

«Je suis entièrement d'accord avec vous», lui répond le général Milley. Mais, lui assure-t-il, la chaîne de commandement nucléaire passe par «beaucoup de contrôles» pour éviter l'usage abusif de la bombe par un président.

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