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Qui est Olaf Scholz, le prochain chancelier allemand ?

Le gouvernement allemand nommé mercredi par Olaf Scholz sera à parité pour la première fois de son histoire avec 8 hommes et 8 femmes. [Odd ANDERSEN / AFP]

Vainqueur des élections législatives en septembre, Olaf Scholz va devenir mercredi 8 décembre le nouveau chancelier d’Allemagne. Successeur d’Angela Merkel, restée 16 ans au pouvoir, il mènera une coalition gouvernementale avec les Verts, les Libéraux et le SPD.

Un CV bien rempli 

Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Olaf Scholz n'était pas le favori des enquêtes d'opinion par hasard. L'homme est dans le monde politique allemand depuis de nombreuses années. Aujourd'hui âgé de 63 ans, il est d'ailleurs vice-chancelier du pays et ministre fédéral des Finances. Un poste acquis grâce au jeu des alliances entre son parti et la CDU d'Angela Merkel. Avant d'obtenir ce rôle de numéro 2, il avait déjà été ministre du Travail et des Affaires sociales entre 2007 et 2009, puis maire d'Hambourg entre 2011 et 2018. Une expérience à la fois locale et nationale qui n'est pas anodine. 

UN RIVAL DU CAMP MERKEL 

S'il a travaillé ces dernières années au sein du gouvernement d'Angela Merkel, son camp reste cependant un rival de la chancelière. D'ailleurs, il a battu aux élections Armin Laschet, qui était le successeur affiché de la cheffe d'Etat au sein de la CDU. Mais des gaffes et des impairs ont miné sa campagne, laissant la place à Olaf Scholz. 

Dans un entretien accordé à Ouest-France en 2021, il critiquait le «libéralisme économique sans cœur» et réclamait une hausse des salaires pour les «héros et héroïnes de la lutte contre le Covid-19». Plus à gauche qu'Angela Merkel, il compte augmenter le salaire minimum à 12 euros de l'heure (comme les Verts allemands) ou encore viser la neutralité climatique d'ici à 2045 (comme la CDU). 

Retour en force du SPD 

Il n'y a pas si longtemps encore, une victoire du SPD semblait improbable. Le parti était miné par des problèmes internes, et était profondément fragmenté. En 2017, mené par Martin Schulz, il n'avait acquis que 20,51% des suffrages contre 32,93% pour Angela Merkel. Une chute de plus de 5% en comparaison à 2013. Mais aujourd'hui, le SPD a repris du poil de la bête, et s'est montré largement uni derrière Olaf Scholz. Ce dernier étant la troisième personnalité préférée des Allemands, le choix n'était pas difficile à prendre. 

De son côté, la CDU a réalisé le pire score de son histoire lors des dernières élections législatives. Un résultat qui va les écarter des prises de décisions gouvernementales puisque le SPD a conclu une alliance avec les Verts et le parti libéral FDP pour former une coalition au sein du gouvernement. Le camp d'Angela Merkel, après seize ans au pouvoir, va alors être relégué au titre de simple parti d'opposition. 

De grands projets

Dans un entretien donné à Die Zeit, l’homme politique a confié les grands axes de son programme de chancelier. Il a indiqué son souhait d’agir sur le plan écologique en mettant en œuvre «la plus grande modernisation industrielle capable de stopper le changement climatique crée par l’Homme».

Olaf Scholz a nommé l’écologiste Annalena Baerbock future cheffe de la diplomatie. Cette dernière a laissé entendre son vœu de durcir le ton dans les relations internationales avec les régimes autoritaires comme la Russie ou la Chine. La politique internationale sera recentrée sur l’Europe afin «d’accroître la souveraineté stratégique de l'Union européenne» et «les intérêts européens communs».

Mais son premier défi restera sanitaire. Confronté à une forte vague épidémique de Covid-19 ces dernières semaines, l’Allemagne pourrait opter pour la vaccination obligatoire de sa population dès le début 2022. Pour inciter encore plus les citoyens allemands à se faire vacciner, le gouvernement a pris des mesures fortes comme le confinement des Allemands non vaccinés.

Un gouvernement paritaire

Fruit d’une coalition avec les Libéraux, les Verts et son Parti social-démocrate (SPD), le gouvernement allemand nommé mercredi par Olaf Scholz sera à parité pour la première fois de son histoire avec 8 hommes et 8 femmes.

«Je suis particulièrement fier que des femmes soient désormais à la tête de ministères pour lesquels il n'est pas traditionnel» qu'ils soient occupés par des femmes, a expliqué le nouvel homme fort de l’exécutif en Allemagne.

Dans le détail, ces dernières ont hérité de ministères-clés comme ceux de l’Intérieur, de la Défense, des Affaires étrangères ou encore de l’Education.

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