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Covid-19 : des chercheurs observent une atrophie de la matière grise du cerveau des malades

L'étude suggère que le cerveau des malades, même asymptomatiques, est touché par le Covid-19.[Unsplash/Robina Weermeijer]

Parmi les nombreux troubles observés chez les malades du Covid-19, une équipe de chercheurs britanniques a décidé de se pencher particulièrement sur les symptômes neurologiques. Dans une étude parue le 18 août dernier, ils suggèrent que la maladie provoque une atrophie de la matière grise du cerveau.

Publiée sur la plate-forme MedRxiv, créée notamment par l'éditeur du British Medical Journal et l'université de Yale, ce travail de recherche n'a actuellement pas été validé par des pairs. Il repose sur l'analyse des données d'imagerie cérébrale de 45.000 personnes, recensées depuis 2014 dans une base de données britannique (BioBank). Elles ont été comparées aux IRM de patients testés positifs au Covid-19.

Selon les informations de Ouest-France, les chercheurs ont tenu compte des différents profils des patients, considérant «la pression artérielle, l'indice de masse corporelle» mais aussi d'autres variables telles que le diabète, le tabagisme, la consommation d'alcool et même le statut socio-économique.

Ils estiment avoir repéré des différences notables au niveau de la matière grise des sujets étudiés. Son épaisseur serait moindre dans les lobes frontaux et temporaux des patients touchés par le Covid-19. Cette zone du cerveau, composée de corps cellulaires neuronaux, est le lieu des opérations mentales et du stockage des informations.

Cette «atrophie» est dans une certaine mesure naturellement observée chez l'homme, notamment avec l'âge. Mais les chercheurs britanniques à l'origine de cette étude soutiennent que «ces changements étaient plus importants que la normale chez ceux qui avaient été infectés par le Covid-19».

Des résultats à confirmer

En comparant les données de patients hospitalisés après avoir été contaminés à celles de malades asymptomatiques, les scientifiques ont constaté des «résultats similaires». Cela signifierait, selon eux, que «la même perte de volume cérébral» est observée, quelle que soit la gravité de la maladie développée. Cependant, rien ne dit pour l'heure que cette atrophie, si elle est confirmée, est définitive.

Interrogée par The Conversation, Jessica Bernard, professeure agrégée de la Texas A & M University souligne que «les régions du cerveau que les chercheurs ont trouvées affectées par le Covid-19 sont toutes liées au bulbe olfactif, une structure située près de l'avant du cerveau qui transmet des signaux sur les odeurs du nez à d'autres régions du cerveau».

Elle suggère donc que les observations de ces scientifiques britannique puissent avoir un lien avec l'anosmie (la perte d'odorat, ndlr) souvent observée chez les malades du Covid-19. Un point potentiellement intéressant mais qu'il convient d'aborder avec prudence : «ces observations soulèvent encore beaucoup de questions sans apporter de réponses», estime Jessica Bernard.

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