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Une pièce de 1.000 milliards de dollars pour rembourser la dette des États-Unis ?

Bâtiment de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine. Bâtiment de la Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine. [Daniel SLIM / AFP]

Alors qu’aux États-Unis les négociations bloquent pour augmenter le plafond de la dette, une idée apparue il y a une dizaine d’années ressurgit : et si le gouvernement frappait une pièce de 1.000 milliards de dollars pour rembourser cette dette ?

L’idée n’est pas récente mais refait surface quand la question de l’augmentation du plafond de la dette est en jeu. Le but : utiliser une loi votée en 1997 qui permet au secrétaire du Trésor américain de faire frapper une pièce en platine de la valeur de son choix. Cette pièce de 1.000 milliards serait ensuite déposée auprès de la Réserve fédérale, la banque centrale des États-Unis.

Ainsi, la dette des États-Unis se trouverait bien en dessous du plafond maximal, comme la pièce en aura remboursé une importante partie, et le gouvernement aurait de nouveau une grande marge de manœuvre pour faire adopter un certain nombre de mesures.

Si le Congrès ne se met pas d’accord pour relever le plafond de la dette avant le 18 octobre, le gouvernement se retrouvera en défaut de paiement, le premier de l'histoire des États-Unis, un vrai coup dur pour l’économie américaine qui pourrait avoir des conséquences au niveau mondial. Cependant les Républicains continuent de bloquer le relèvement du plafond, estimant que cela reviendrait à valider les plans d'investissements de Joe Biden, qu'ils jugent «irresponsables». 

Le «TrillioN dollar coin», une option efficace ?

Sur les réseaux sociaux, plusieurs internautes ont appuyé cette idée de la pièce à 1.000 milliards pour résoudre le problème de la dette. Une manœuvre qui ne séduit cependant pas le gouvernement : «il n'y a qu'une seule option viable pour traiter la limite de la dette : le Congrès doit l'augmenter ou la suspendre, comme il l'a fait environ 80 fois, dont trois fois sous la dernière administration», a déclaré sur CNN Mike Gwin, le porte-parole de la Maison Blanche.

Peu d’économistes ont par ailleurs validé cette solution. L’un de ses partisans, Paul Krugman, éditorialiste au New York Times et prix Nobel d’économie, expliquait sur Twitter en 2020 : «Il ne s’agit pas de payer le gouvernement sans emprunter, mais de payer le gouvernement sans avoir l'air d'emprunter, afin de contourner le chantage des Républicains sur le plafond de la dette.» 

Dans une interview accordée à Pod Save America quelques jours avant la fin de sa présidence, Barack Obama a admis avoir réfléchi à cette option lorsque les négociations du Congrès se sont bloquées : «Nous avions ces conversations avec Jack Lew (son secrétaire du Trésor, ndlr) mais aussi sur les autres options disponibles, parce que cela ne s'était jamais produit auparavant», expliquait-il. Il ne l'a finalement pas retenue.

Interrogé par CNN, l’économiste Mark Zandi est plutôt défavorable à l’utilisation du «trillion dollar coin» : «Les investisseurs mondiaux sauront que ce n'est pas un moyen durable de payer les factures du gouvernement et, compte tenu de la crise constitutionnelle que cela déclencherait, cela augmentera les chances qu'elles ne soient pas payées en temps voulu à l'avenir, explique-t-il. La pièce de 1.000 milliards de dollars est une tentative malheureuse de contourner la limite de la dette qui ne fera qu'aggraver une situation déjà mauvaise.»

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