En direct
A suivre

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz, soupçonné de corruption, annonce sa démission

«Je veux céder la place pour éviter le chaos» a déclaré le chancelier face aux médias autrichiens.[GEORG HOCHMUTH / APA / AFP]

Il est soupçonné d’être impliqué dans une affaire de corruption. Le chancelier autrichien Sebastian Kurz a annoncé sa démission lors d’une conférence de presse ce samedi 9 octobre.

«Je veux céder la place pour éviter le chaos» a déclaré le chancelier face aux médias autrichiens à Vienne. Sebastian Kurz estime «qu’il serait irresponsable de glisser vers des mois de chaos ou d’impasse», et préfère ainsi «garder une stabilité dans le pays». Toutefois, il réfute clairement les accusations qui pèsent sur lui et qu’il continue de juger «être fausses».

Le dirigeant de 35 ans est soupçonné d'avoir utilisé des fonds gouvernementaux afin de bénéficier d’une couverture médiatique favorable. À cette période, des articles flatteurs et des études d’opinion «partiellement manipulées» auraient été publiés en contre-partie de l’achat d’espace publicitaire par le ministère des Finances, autrefois géré par les conservateurs.

Mercredi dernier, le parquet avait annoncé ouvrir une enquête à l’encontre de Sebastian Kurz, pour corruption. Neuf autres suspects, et trois organisations sont également visés dans cette même affaire et des perquisitions ont déjà eu lieu au siège du parti conservateur ÖVP et à la chancellerie.

Une démission attendue 

Depuis l’ouverture de cette enquête, la pression du retrait planait au-dessus de Sebastian Kurz, autrefois président du mouvement de jeunesse de l’ÖVP. Malgré sa dénonciation d'«allégations fabriquées», les critiques se sont élevées au cours de ces derniers jours, notamment de la part des Verts, partenaires des conservateurs au sein de la coalition au pouvoir en Autriche.

«Nous avons atteint un nouveau stade. L’impression que cela donne est dévastatrice. Les faits doivent être pleinement établis. C’est ce qu’attend le peuple autrichien» avait alors déclaré le porte-parole du parti et vice-chancelier, Werner Kogler.

Poussé vers la sortie, Sebastian Kurz n’est «plus apte à exercer ses fonctions» aux yeux des chefs des autres partis, qui somment aux conservateurs de proposer une personne «irréprochable» pour la suite.

Entré au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat il y a dix ans puis devenu ministre des Affaires étrangères, Sebastian Kurz a accédé une première fois à la chancellerie en décembre 2017. 

Associé au parti d'extrême droite FPÖ, il a vu son gouvernement emporté en mai 2019 par un scandale de corruption, connu sous le nom d'Ibizagate. 

Il est ensuite revenu au pouvoir en janvier 2020, cette fois aux côtés des Verts.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités