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Etats-Unis : les phtalates dans le plastique seraient responsables de 100.000 décès prématurés par an

Les phtalates sont présents dans certaines matières plastiques utilisées, entre autres, par les industries alimentaires, cosmétiques et textile. [Olivier MORIN / AFP]

Considérés comme des perturbateurs endocriniens nocifs pour la santé, les phtalates sont présents dans des matières plastiques que l'on retrouve au quotidien dans les cosmétiques, jouets, vêtements ou aliments. Selon une étude américaine, ils seraient responsables de 100.000 décès prématurés chaque année aux Etats-Unis, notamment chez les 55-64 ans.

Rendu public mardi 12 octobre, ce travail de recherche, paru dans la revue Environmental Pollution, a été mené par des chercheurs de l'école de médecine Grossman, de l'université de New York. Jusqu'ici, cette équipe savait que les phtalates provoquaient des maladies cardiovasculaires, «mais nous n'avions pas encore lié directement ces produits chimiques à la mortalité», précise Leonardo Trasande, l'un des auteurs. C'est désormais chose faite.

Il leur a fallu plusieurs années de travail pour parvenir à un tel résultat. Entre 2001 et 2010, ces scientifiques ont réalisé des analyses biologiques, notamment d'urine, sur un échantillon de 5.303 adultes de plus de 20 ans. Les données obtenues ont été traitées jusqu'à la fin de 2015, avant d'en extraire enfin les conclusions, en juillet 2020.

Résultat : en «extrapolant à la tranche d'âge de la population américaine de 55 à 64 ans, nous avons identifié 90.761 à 107.283 décès attribuables» à l'exposition à ces composants chimiques, écrivent les chercheurs. Leonardo Trasande développe : «Nos conclusions montrent qu'une plus grande exposition aux phtalates est liée à une mort prématurée, en particulier de maladie cardiaque».

Dans leur étude, les scientifique se penchent également sur le coût économique de ces décès prématurés pour les Etats-Unis. Selon eux, il s'élève à hauteur «de 39,9 à 47,1 milliards de dollars par an». S'ils estiment que «d'autres études devront corroborer» leurs observations et «identifier les mécanismes» à l'oeuvre, ces chercheurs tirent néanmoins la sonnette d'alarme : «les autorités régulatrices doivent agir de manière urgente».

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